La justice camerounaise a rejeté jeudi en appel la demande de libération du leader séparatiste anglophone Sisiku Julius Ayuk Tabe. Ce dernier a été arrêté au Nigeria puis extradé au Cameroun.
Président autoproclamé de l’Ambazonie, nom de l’État indépendant que les séparatistes veulent créer au Cameroun anglophone, Ayuk Tabe et 46 autres militants anglophones avaient été arrêtés au Nigeria puis extradés fin janvier au Cameroun.
Trois avocats avaient déposé début octobre une demande de « libération immédiate » pour dix d’entre eux, dont Ayuk Tabe. Cette demande avait déjà été rejetée en première instance.
Selon les observateurs, le leader séparatiste et la plupart des autres militants anglophones arrêtés au Nigeria constituaient la branche politique du mouvement séparatiste camerounais, prônant la négociation avec Yaoundé pour arriver à leurs fins.
Depuis la fin 2017, des dizaines de séparatistes ont pris les armes dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Des affrontements entre soldats déployés en nombre et ces séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent depuis quasiment tous les jours.
Plus de 200 membres des forces de défense et sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils. Ce conflit, qui n’a cessé de prendre de l’ampleur, a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile dans ces régions, selon des chiffres de l’ONU publiés début octobre.