Les rues de Conakry étaient en grande partie vides lundi matin en raison de l’appel à une journée « ville morte » lancé par l’opposition politique. Un mouvement de contestation observé alors que le conflit qui paralyse l’enseignement depuis un mois ne trouve pas d’issue.
L’opposition avait appelé à la tenue d’une journée « ville morte » pour protester contre la violation selon elle par le pouvoir d’un accord conclu en août sur l’installation des élus locaux après le scrutin contesté du 4 février.
Elle a également l’intention d’organiser une marche et un meeting mardi à Conakry, une semaine après une manifestation au cours de laquelle une balle a été tirée sur le véhicule du chef de l’opposition et un jeune homme de 18 ans tué par les forces de l’ordre, selon ses proches.
Les rues étaient désertes dans certains quartiers de la capitale guinéenne où la circulation était interdite, tandis que le trafic était congestionné dans d’autres, où l’ensemble des automobilistes étaient déviés, selon l’AFP.
Lundi matin, des centaines d’élèves de Siguiri, ville de l’extrême nord-est du pays, ont manifesté dans les rues pour réclamer le retour de leurs professeurs, en grève « illimitée » depuis le 3 octobre pour réclamer une augmentation du salaire minimum, selon la presse locale.
Les enseignants ont décidé de durcir leurs actions après que le gouvernement eut décidé de ne pas verser les salaires du mois d’octobre aux grévistes, selon le secrétaire général du puissant Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), Aboubacar Soumah.
« Désormais, ce n’est pas le travailleur qu’on paye, mais le travail », a averti sur les médias d’État le président guinéen Alpha Condé. « Les enseignants resteront à la maison jusqu’à la fin du second mandat du chef de l’État en 2020 », a répondu le syndicat enseignant.