Si la CPI ne s’y oppose pas, Jean-Pierre Bemba rentrera à Kinshasa le 1er août. Il affirme en avoir informé les autorités onusiennes et ne prévoit pas de faire un meeting sur place, dans l’immédiat.
Mais il affiche ses ambitions politiques : se présenter à la présidentielle du 23 décembre et invite l’opposition à s’unir pour soutenir un candidat. « Pas nécessairement lui » !
Ayant été acquitté contre toute attente après 10 ans de prison (donc pour rien), Bemba a obtenu un passeport diplomatique de la part des autorités congolaises « en tant que sénateur » et peut donc voyager librement. Sauf si, par un coup de théâtre on l’en empêchait.
Mais s’il a osé tenir une conférence de presse en Belgique pour révéler la date de son retour au pays natal, c’est qu’il a eu des assurances. En vérité son acquittement même est un message politique de la part des Occidentaux qui conservent la haute main sur ce pays stratégique qu’est la R.D.CONGO, aussi vaste que toute l’Europe occidentale et dont le sous-sol regorge de minerais rares convoités par toutes les puissances économiques et technologiques.
En 2006 c’est l’ONU qui a, dans les faits, organisé l’élection présidentielle qui a porté Kabila fils au pouvoir. Cette année, elle a décidé de pousser à l’alternance et Bemba est remis sur un piédestal. Dans ce contexte, quel crédit donner à la démocratie congolaise ?
Il faut aussi prendre en compte les jeux politiques complexes des multiples voisins du pays qui ont un certain impact.
Bemba a eu le temps de réfléchir en prison pendant 10 longues années. Il affirme avoir rédigé un programme complet de 200 pages pour sortir son pays de sa situation difficile. Il a 4 mois pour convaincre ses compatriotes et conquérir leurs votes.