Le Congrès national africain (ANC – au pouvoir en Afrique du Sud) et la gauche radicale en pleine progression ont fait une démonstration de force dimanche avant les élections législatives et provinciales de mercredi.
Pour le président sud-africain Cyril Ramaphosa, la victoire est « certaine », malgré les « erreurs » commises par son parti. Ramaphosa s’exprimait dans le stade d’Ellis Park à Johannesburg, devant une marée humaine vêtue de jaune, l’une des trois couleurs de l’ANC. Le parti dirige le pays depuis les élections démocratiques qui ont mis fin à l’Apartheid en 1994.
Vingt-cinq ans après la fin officielle du régime raciste, l’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, se débat avec un fort taux de chômage (27%), d’énormes disparités sociales et une corruption endémique.
« Nous sommes déterminés à ce que les personnes reconnues coupables de corruption (…) ne soient pas autorisées à occuper des postes de responsabilités au sein de l’ANC, au parlement ou dans le gouvernement », a assuré Cyril Ramaphosa, qui a succédé début 2018 à la tête du pays à Jacob Zuma, empêtré dans des scandales de corruption.
À une vingtaine de kilomètres au sud-ouest d’Ellis Park, le parti de la gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF) a également fait le plein dans le stade d’Orlando, au cœur du township de Soweto.
Les EFF se sont imposés comme la troisième force politique en 2014, neuf mois seulement après leur création par Julius Malema, ancien chef de la Ligue des jeunes de l’ANC. En quelques années, cette nouvelle formation qui se présente comme le défenseur des plus démunis a su grignoter l’électorat jeune et pauvre de l’ANC, le parti de feu Nelson Mandela.
Selon les sondages, l’ANC est assuré de conserver la majorité des voix mercredi. Les EFF sont eux crédités de 11% à 15% des voix. En 2014, lors de leur première participation à des élections, les EFF avaient obtenu 6,35% des voix et 25 des sièges à l’Assemblée nationale. Aux municipales de 2016, ils avaient séduit 8% des votants au niveau national.
L’Alliance démocratique (DA), principale force de l’opposition, a tenu son dernier grand meeting samedi aussi à Soweto. Son chef, Mmusi Maimane, a appelé les déçus de l’ANC à avoir « le courage » de voter pour le changement. En cas de victoire de l’ANC mercredi, Cyril Ramaphosa, qui tient son mandat des députés, est assuré d’être reconduit à la tête de l’État.