Le premier ministre israélien semble faire face à la pire crise qui menace sa carrière politique. En effet après des années d’enquête, la police a déclaré détenir suffisamment d’éléments de preuve pour recommander la mise en examen de Benjamin Netanyahu pour « corruption, fraude et abus de confiance ». C’est à la suite de deux enquêtes séparées que les policiers ont abouti à une telle conclusion.
Les policiers affirment que Netanyahu « a accepté des dons de la part d’hommes d’affaires à l’étranger et s’est aussi rendu coupable d’abus de confiance ». Selon la loi israélienne, seul le procureur peut décider de la mise en examen du premier ministre. Mais il serait surprenant qu’il ne le fasse pas après toutes les fuites orchestrées dans les médias.
Figure politique très controversée, Netanyahu est un allié encombrant pour les USA. Ses relations avec Obama étaient exécrables et connues comme telles dans le monde entier. Trump semblait s’entendre avec lui comme larrons en foire.
Même si avant hier il a laissé entendre qu’il doutait de la volonté de Netanyahu de faire la paix avec les Palestiniens. Ce dernier sentant venir le vent du boulet de la révélation des conclusions des enquêtes policières le concernant a essayé de semer la diversion en annonçant « l’annexion des colonies en Cisjordanie ». Cette pirouette a été un coup d’épée dans l’eau.
Aujourd’hui, le premier ministre Israélien s’est encore arc-bouté à sa ligne de défense très fragile en affirmant qu’« ils ne trouveront rien parce qu’il n’y a rien ». À l’évidence il y a quelque chose et c’est pour quoi les policiers recommandent la mise en examen de Netanyahu.
Cependant rien n’est encore joué ; même si le procureur décide la mise en examen car, selon la loi israélienne, seule une condamnation définitive imposerait la démission du premier ministre. Il faudrait donc un procès suivi d’une condamnation, puis d’un second procès en appel qui confirmerait la sentence et enfin une ultime décision de la haute cour.
Cela pourrait prendre des mois. À moins que les charges retenues par le procureur soient tellement lourdes que « la crédibilité » de l’homme politique Netanyahu en soit écornée. Alors les responsables de son parti et/ou ses alliés ultra-conservateurs pourraient le pousser vers la sortie. Pour l’heure, il est dans la tourmente et cela donne du grain à moudre à ses nombreux adversaires.
Netanyahu a bâti sa carrière politique en jouant les fiers à bras et les « hommes de fer ». Les accusations de corruption et d’abus de confiance mettent à mal ses postures antérieures.
Il est entrain de mener le combat ultime de sa vie politique et il a intérêt à trouver des arguments convaincants contre les accusations policières et non de la simple rhétorique.