Le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta après son investiture, à Bamako.

Le président réélu du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a été investi mardi à Bamako pour un second mandat. Dans son discours d’investiture, IBK a réaffirmé la paix comme « priorité absolue ».

IBK, 73 ans, réélu au second tour pour cinq années de plus à la tête de ce pays du Sahel, a lu le serment contenu dans la Constitution malienne devant la Cour suprême. La Cour constitutionnelle l’a proclamé, rappelons-le, le 20 août vainqueur de la présidentielle avec 67,16% des suffrages au second tour du 12 août, contre 32,84% à son rival, l’ancien ministre des Finances, Soumaïla Cissé.

« J’ai fait le choix de placer le retour de la paix et de la sécurité au rang de priorité absolue », a déclaré Ibrahim Boubacar Keïta, dans son premier discours prononcé après son investiture. « Je serai implacable avec tous ceux qui bafouent nos libertés et foulent aux pieds nos valeurs de tolérance. Rien ne résistera plus à la volonté suprême d’un peuple uni face au terrorisme », a-t-il poursuivi. IBK faisait allusion aux attaques terroristes dont la dernière a ciblé mardi un camp de l’ONU à Ménaka (nord) où un Casque bleu a été blessé à la suite de tirs d’obus, selon des sources de sécurité et administrative, citées par l’AFP.

M. Keïta a en priorité la tâche de relancer l’accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg. Sa mise en œuvre accumule les contretemps et n’a pas empêché les violences de se propager du nord vers le centre du Mali et vers le Burkina Faso et le Niger voisins.

Notons que l’opposition au Mali dont le principal chef, son adversaire au second tour Soumaïla Cissé, n’a pas reconnu sa défaite, dénonçant “des fraudes” à la présidentielle. Le camp de M. Cissé a tenu mardi un meeting à Bamako ayant réuni “des milliers” de personnes, selon les organisateurs, pour réaffirmer qu’il ne reconnaissait pas IBK comme président.

Le camp de M. Cissé a déposé plainte mardi auprès de la Cour suprême, de la Cour d’Appel et d’un tribunal d’une commune de la capitale pour “nullité de la proclamation des résultats par la Cour Constitutionnelle en raison de la violation de la loi” par sa Présidente et de forfaiture des autres membres de la Cour, selon un texte parvenu à l’AFP.