La Mauritanie a connu jeudi le premier passage de relais de son histoire entre deux présidents élus. L’ex-général Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a prêté serment et a succédé officiellement à Mohamed Ould Abdel Aziz.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a été « investi président de la République islamique de Mauritanie » par le chef du Conseil constitutionnel lors d’une cérémonie dans un centre de congrès proche de Nouakchott. Le nouveau président a été élu lors de la présidentielle du 22 juin 2019 avec l’appui sans faille de son prédécesseur et mentor au pouvoir depuis 11 ans
« Je jure de remplir mes fonctions en toute impartialité et dans le respect des lois et de la Constitution », a ensuite solennellement déclaré le nouveau président. S’adressant à la population, il a promis d’être « le président de tous » les Mauritaniens. Il a rappelé que la sécurité du pays était sa priorité, promettant de « renforcer les capacités de l’armée » et s’est engagé à lutter contre les disparités sociales à travers des « programmes de développement ciblant les plus faibles et les couches marginalisées » de la population.
La société mauritanienne est marquée par des disparités persistantes entre communautés arabo-berbère, haratine (descendants d’esclaves de maîtres arabo-berbères, dont ils partagent la culture) et afro-mauritanienne, généralement de langue maternelle d’ethnies subsahariennes.
Quelque 5.000 invités et 11 chefs d’État africains étaient présents, dont le Sénégalais Macky Sall et les présidents des pays partenaires de la Mauritanie au sein du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad), engagés à ses côtés dans la lutte contre le terrorisme.
Les États-Unis étaient représentés par John Deaver Alexander, un conseiller de Donald Trump en matières d’énergie et d’investissements privés, alors que de prometteurs champs gaziers doivent entrer en phase d’exploitation dans les prochaines années dans le sud du pays, selon l’AFP.
Le président français Emmanuel Macron, qui s’est entretenu par téléphone lundi avec El Ghazouani, avait délégué le député Jean-Jacques Bridey, président de la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l’Assemblée nationale.
Rappelons que le président El Ghazouani avait remporté les élections dès le premier tour avec 52% des suffrages. Sa victoire, rapidement saluée par la France, le Maroc, l’Algérie ou encore le Mali, a en revanche été contestée par l’opposition, dont les recours ont été rejetés par le Conseil constitutionnel.