La conférence qui devait se tenir du 14 au 16 avril à Ghadamès pour relancer le dialogue politique, a été annulée.

L’on se demandait dans notre dernière édition, si l’ONU ne va pas reporter la conférence nationale prévue à Ghadamès (Sud-ouest de la Libye) du 14 au 16 avril 2019 ? C’est maintenant chose faite. L’ONU a décidé de reporter ladite conférence nationale sine die depuis le mardi 9 avril, à cause des combats violents qui se déroulent aux abords de la capitale libyenne. Le Conseil de Sécurité a tenu hier mercredi 10 avril une réunion d’urgence sur la situation en Libye pour étudier les conditions d’obtention d’un éventuel cessez-le-feu.

La conférence nationale qui devait se tenir à Ghadamès du 14 au 16 avril est reportée sine die “, déclare Ghassan Salamé, envoyé spécial de l’ONU en Libye. Les combats qui font rage depuis quelques jours, près de Tripoli ne permettent pas la tenue d’une telle conférence, entre des parties qui se parlent par des armes.

L’offensive, déclenchée sur Tripoli par les troupes du maréchal Haftar depuis le 4 avril ont amené les forces américaines d’Africom, présentes en Libye, de battre en retrait évitant de prendre part aux combats qui se mènent entre les forces du maître de l’Est, le maréchal Haftar, commandant en chef de l’ALN et les milices qui tentent de défendre Tripoli aux côtés des forces loyales du conseil présidentiel du Gouvernement d’Union nationale (GNA) de Fayez Al-Sarraj.

En dépit de la reconnaissance de la communauté internationale dont jouit Fayez Al-Sarraj, ce dernier n’arrive pas depuis 2016 à imposer son autorité nulle part en Libye. En revanche, le maréchal Khalifa Haftar contrôle non seulement l’Est du pays où il est basé, mais également le Sud, depuis un certain temps.

Aujourd’hui, le maréchal cherche à étendre son influence sur Tripoli, la capitale et surtout sur la zone pétrolifère de Libye. Compte tenu de ses succès précédents sur les groupes terroristes qui faisaient régner leur loi en Libye, le maréchal bénéficie du parapluie des Émirats arabes unis, de l’Égypte, de la France et des États-Unis, d’où la complexité de la problématique libyenne.

Certains n’hésitent pas à décrire la position américaine et française d’hypocrite, dans la mesure où, ces deux puissances avaient cautionné la reconnaissance internationale du Conseil présidentiel du Gouvernement d’Union nationale que dirige Fayez Al-Sarraj. En attendant de savoir, comment le Conseil de Sécurité va-t-il s’y prendre pour obtenir un cessez-le-feu, face à un Haftar décidé à en finir avec le machin du GNA, l’escalade militaire en Libye, dérange ses voisins notamment la Tunisie et l’Algérie, voisins immédiats de la Libye.

Les analystes estiment d’ailleurs, que le maréchal Haftar veut bien fortifier ses positions militaires pendant que l’Algérie est handicapée par une crise interne, sans précédent.