Plusieurs familles entières ont fui l’insécurité de Silgadji, et sont arrivées depuis quelques jours à Ouagadougou.

Près de 1.200 déplacés burkinabés fuient des affrontements intercommunautaires dans le nord du Burkina Faso, qui ont déjà fait une centaine de morts en quelques semaines.

Les réfugiés fuient les représailles contre leur communauté dans le nord du Burkina Faso, pour trouver refuge à Ouagadougou. « Nous avons fui la commune de Tongomael sans rien. Le bétail et les récoltes y sont restées. On est là à Ouagadougou, on se débrouille pour survivre », explique Saidou Sawadogo, un des responsables du site d’accueil de Pazani, cité par l’AFP.

« Nous sommes arrivés sur ce site en provenance de Silgadji, dans la commune de Tongomael, où il y a des représailles contre des membres de notre communauté (mossi) », explique Saidou Sawadogo. Selon lui, il fallait fuir pour avoir la vie sauve. « Ce ne sont pas les attaques que nous fuyons mais des représailles perpétrées par les Peuls contre les Mossis », soutient Oumarou Tapsoba, commerçant de 38 ans.

Les Mossi sont le peuple majoritaire du Burkina, mais le nord du pays était historiquement peuplé par le peuple peul, des éleveurs semi-nomades présents dans toute la région sahélienne en Afrique de l’Ouest.

Les affrontements intercommunautaires sont liés aux attaques de groupes terroristes qui frappent le Nord depuis quatre ans, de façon toujours plus fréquente et meurtrière. Comme au Mali voisin, les groupes terroristes recrutent principalement chez les Peuls, qui se trouvent souvent en conflit pour l’utilisation des terres avec les agriculteurs d’autres communautés.

« Avant ce sont les hommes que les individus armés exécutaient. Puis ce sont des visites dans les familles où on abat tous les membres », explique Tapsoba, citant deux séries d’assassinats ayant fait 14 morts en avril. La dernière attaque qui a fait fuir la population a fait 13 morts à Silgadji, affirme-t-il.