Le président malien IBK appelle à l’union nationale.

Les expressions d’hostilité à la présence de forces étrangères au Mali font réagir le président. Dans un message diffusé samedi soir, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a appelé ses compatriotes à ne pas « mordre la main » de ceux qui leur viennent en aide. Un message qui concerne la France en particulier et dont les forces armées sont présentes dans le pays en guerre.


Annonçant le lancement officiel le 14 décembre d’un débat national pour tenter de dégager les solutions à la crise non seulement sécuritaire, mais multiforme, à laquelle le pays est en proie depuis des années, le président tente donc de désamorcer la situation.

Toutefois, plusieurs responsables et experts conviennent qu’il n’y aura pas d’issue au conflit du Sahel par la seule force des armes et sans action politique, alors que se propagent le terrorisme et les violences qui ont déjà fait des milliers de morts.

Confirmant la date du 14 décembre pour le lancement officiel du dialogue national inclusif qu’il a mis sur les rails en mai et qui a donné lieu à des mois de consultations, IBK espère mettre les Maliens autour de la table et établir une feuille de route.

Il a laissé entendre que ce lancement prendrait la forme d’un congrès et a appelé « toutes les forces vives de la Nation » à prendre part à ce dialogue, « entré dans la dernière ligne droite »

L’initiative s’est heurtée jusqu’alors à la non-participation d’acteurs importants, comme la principale formation d’opposition, le Front pour la sauvegarde de la démocratie. « Nous devrions saisir l’opportunité offerte de la mise à plat, et du diagnostic profond », a ajouté M. Keïta. Les conclusions et résolutions issues de ce dialogue seront mises en œuvre par un mécanisme indépendant, a-t-il assuré.

À rappeler que deux gendarmes ont été tués par balles dimanche dans une attaque perpétrée contre leur poste à Menaka (Est) par deux individus à moto qui ont pris la fuite sans être inquiétés, ont rapporté un conseiller communal et un enseignant. On ignore les motivations de l’attaque dans cette zone où s’entremêlent agissements terroriste et crapuleux.

Treize soldats français sont morts lundi dans la collision de leurs deux hélicoptères lors d’une opération de combat de nuit contre les terroristes dans la même région frontalière.

Le président malien a indiqué qu’il se rendrait à l’hommage rendu lundi par la France à ces soldats. « Je m’incline devant leur mémoire », a-t-il dit alors que des voix continuent à s’élever pour réclamer le départ des troupes françaises ou étrangères et pour les accuser de ne s’intéresser qu’aux richesses naturelles du Mali.

« Nous n’avons aucune raison de nous glorifier d’avoir tendu la main à ceux qui en avaient besoin hier », a assuré M. Keïta en référence à l’engagement de soldats maliens pendant les guerres mondiales ou dans les missions de paix, « mais nous n’avons non plus aucune raison de mordre la main de ceux qui nous tendent les leurs aujourd’hui ».