Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a décroché dimanche un troisième mandat consécutif à la tête du gouvernement après la large victoire aux élections législatives de son parti, Fidesz.

Le premier ministre hongrois Viktor Orban a largement remporté pour la troisième fois les élections législatives. La mobilisation des électeurs a frôlé des records.

C’est une nouvelle victoire pour Viktor Orban. Le premier ministre national-conservateur, icône des droites populistes européennes, a remporté dimanche 8 avril ses troisièmes législatives d’affilée en Hongrie.

Le parti Fidesz de Viktor Orban recueillait 48,9% des voix après le dépouillement de plus de 95% des bulletins, selon le Bureau national électoral, un score supérieur de quatre points à celui réalisé il y a quatre ans. Ce résultat doit permettre à Viktor Orban de décrocher une nouvelle fois une majorité des deux-tiers au Parlement, comme en 2010 et en 2014.

La mobilisation des électeurs a frôlé des records, certains bureaux de vote sont restés ouverts trois heures au-delà du délai prévu, alimentant les spéculations sur un possible coup de théâtre.

Un discours xénophobe

« C’est une victoire historique qui nous offre la possibilité de continuer à nous défendre et de défendre la Hongrie », a déclaré le dirigeant de 54 ans, devant une foule de militants en liesse rassemblés au bord du Danube et habillés aux couleurs orange de son parti.

Admirateur revendiqué du président russe Vladimir Poutine, Viktor Orban a depuis 2010 assumé un style de gouvernement limitant certaines libertés au nom de l’intérêt national, reprise en main de l’économie, des médias et de la justice à la clé.

Défenseur autoproclamé d’une « Europe chrétienne », Viktor Orban s’est également distingué par une rhétorique xénophobe et par une campagne contre le financier américain George Soros, qu’il a notamment accusé d’orchestrer une immigration de masse en Europe.

« Grande et nette victoire de Viktor Orban en Hongrie : l’inversion des valeurs et l’immigration de masse prônées par l’UE sont à nouveau rejetées », s’est félicitée sur Twitter la patronne du Front national français, Marine le Pen.

La gauche et l’extrême droite loin derrière

Au cours de sa campagne, le dirigeant n’a cessé d’agiter le spectre d’une possible défaite de son camp, synonyme selon lui de chaos migratoire et de victoire d’ennemis qui veulent déposséder les Hongrois de leur pays.

La gauche et le parti d’extrême droite Jobbik avaient pour leur part misé sur une lassitude d’une partie des électeurs envers les diatribes de Viktor Orban, En vain. Premier parti d’opposition, le Jobbik, qui a entrepris de recentrer son image, n’a pas réussi à améliorer son score d’il y a quatre ans, et doit se contenter de 19,8% des suffrages. La liste de gauche MSZP-P a recueilli 12,4% et la formation écologiste LMP 6,9%.
Le résultat officiel complet ne sera connu qu’en cours de semaine, après le décompte de centaines de milliers de suffrages d’électeurs issus de la diaspora ainsi que des expatriés.