Une marée humaine s’est répandue vendredi dans les rues d’Alger pour réclamer une « nouvelle indépendance », 65 ans jour pour jour après le début de la lutte armée contre le colonisateur français.
En ce 37ème vendredi consécutif de manifestation, la mobilisation était similaire à celles constatées au plus fort du “Hirak”, le mouvement de contestation inédit du régime dont l’Algérie est le théâtre depuis le 22 février.
L’énorme cortège a progressé très lentement durant plusieurs heures dans des rues noires de monde, autour de la Grande Poste, bâtiment emblématique du cœur d’Alger et devenu le lieu de rassemblement des manifestations hebdomadaires.
Les manifestants ont notamment scandé « l’Algérie veut son indépendance », « le Peuple veut son indépendance ». Ils étaient nombreux à être venus d’autres régions, malgré les embouteillages dus aux nombreux points de contrôle de gendarmerie aux entrées d’Alger ou l’absence totale vendredi de trains vers la capitale, selon l’AFP.
Les manifestants s’opposent fermement à la présidentielle que le pouvoir organise le 12 décembre prochain pour élire un successeur à Bouteflika, considérant qu’elle ne vise qu’à régénérer ce « système ».
Le pouvoir, qui estime avoir satisfait les revendications de la contestation avec le départ de l’ex-président Bouteflika et la mise sous les verrous de personnalités « corrompues », cherche à minimiser l’ampleur du mouvement.
Mercredi, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et homme fort du pays depuis la démission de Bouteflika, a assuré que le scrutin recueillait l’« adhésion totale » des citoyens.