Une nouvelle offensive du Maréchal Haftar est prévue pour lundi.

L’offensive des troupes du maréchal Haftar n’est décidément pas une « guerre éclair ». Au contraire, elle se heurte à une résistance de plus en plus solide des soldats du GNA (gouvernement d’union nationale) du premier ministre Fayez-Al Sarraj, et force est de constater un enlisement du conflit.


Face à la tournure des évènements, Haftar qui avait engagé la bataille, à la surprise générale, est entrain de se rendre compte que la conquête de Tripoli est un objectif, pour le moins difficile à atteindre. Serait-il un pont trop loin ?

En tout cas, après le déclenchement des hostilités le 4 avril dernier, et la « deuxième offensive » enclenchée trois semaines plus tard, Haftar annonce une troisième, pour ce lundi. Sera-t-elle décisive ? Il est permis d’en douter car les troupes loyalistes viennent de recevoir une trentaine véhicules blindés débarqués samedi au port de Tripoli, au su et au vu de tout le monde.

Cette livraison est une énième entorse à l’embargo sur les armes supposé être mis en place depuis 2011. Les alliés des deux groupes ne se gênent guère pour renforcer l’arsenal ou des troupes de Haftar ou celles de Al-Sarraj. Aucune des forces ne semblant pouvoir prendre le dessus, de manière définitive, une négociation entre Haftar et Al-Sarraj sera incontournable.

Le président Macron qui a reçu le premier ministre Al-Sarraj la semaine dernière et qui va recevoir le Maréchal Haftar, cette semaine, est bien placé pour jouer un rôle de médiateur. Même si, dans le passé les rencontres organisées à Paris, pour trouver une solution à la crise libyenne, n’ont pas prospéré. De toutes les façons Paris a une position ambiguë.

Accusé de rouler par Haftar, Macron s’en est défendu et a affirmé, publiquement, qu’il soutenait le gouvernement de Al-Sarraj. En vérité Paris joue sur les deux tableaux pour défendre ses propres intérêts. C’est du réalisme politique, bien compris.

Cette nouvelle « guerre de Libye » qui commence à prendre des proportions inquiétantes ne fait l’affaire que des terroristes et autres trafiquants d’émigrés qui ont envahi le pays depuis la fin du régime Khadafi, en 2011. Le chaos libyen sème violence et déstabilisation politique dans le Sahel et menace l’Europe de gros dangers à la fois migratoires et terroristes.

L’intérêt bien compris de la communauté internationale, est donc d’œuvrer pour y mettre fin. Seulement il y a aussi des forces tapies dans l’ombre qui manœuvrent et profitent de la situation.

Haftar et Al-Sarraj sont deux caïmans qui ne peuvent pas se partager le même marigot. Pourtant, ils devront bien le faire, faute de pouvoir s’éjecter l’un, l’autre. Pour le moment !