Visé par un mandat d’arrêt en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, part au Ghana.

L’ex-chef de la rébellion ivoirienne Guillaume Soro, qui vient de passer six mois à l’étranger, n’a pas pu atterrir en Côte d’Ivoire, comme prévu. Son avion a été détourné lundi vers Accra au Ghana, selon son porte-parole Alain Lobognon.

Guillaume Soro avait décalé d’un jour son retour en Côte d’Ivoire où il devait arriver le 23 décembre, en raison de la visite du président français Emmanuel Macron dans le pays. « Le comité d’organisation a décidé du report du retour de M. Soro du 22 au 23 décembre. La préfecture de police a relevé la focalisation et la mobilisation des services officiels de l’État sur cette visite officielle du chef de l’État français » du 20 au 22, selon un communiqué remis à l’AFP par le député Alain Lobognon, membre du parti de Soro, Générations et peuples solidaires (GPS) et proche de Soro.

Âgé de 47 ans, Guillaume Soro, qui a annoncé depuis l’Europe sa candidature à la présidentielle de 2020, devrait lancer sa campagne en Côte d’Ivoire.

Ancien Premier ministre (2007-2012) et ancien président de l’Assemblée nationale (2012-2019), il a rompu les ponts en début d’année avec le président Alassane Ouattara et la coalition au pouvoir, Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP).

Le président Ouattara, 77 ans, a plusieurs fois déclaré qu’une nouvelle génération politique devait assumer le pouvoir en Côte d’Ivoire, mais il n’a pas exclu de se représenter lui-même en 2020, pour un troisième mandat, si ses rivaux historiques les ex-présidents Henri Konan Bédié, 85 ans, et Laurent Gbagbo, 74 ans, se représentent.

Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts, la prochaine présidentielle de 2020 s’annonce tendue en Côte d’Ivoire. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.