Le chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Libye (MANUL), Martin Kobler.

La mission des Nations Unies en Libye (MANUL) a appelé le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) à poursuivre en justice les « groupes armés entravant le bon fonctionnement des institutions étatiques ». Cet appel survient après un nouvel acte de violence commis la semaine dernière contre la Compagnie nationale de pétrole. La Libye est en proie au chaos depuis plus de sept ans.

L’ONU, qui a lancé son appel, par voie de communiqué, dit vouloir examiner la possibilité de sanctionner ceux qui entravent ou menacent l’action des institutions libyennes. Le communiqué de l’ONU suit de quelques jours la rencontre le 18 août entre le directeur exécutif du fonds souverain libyen et Stéphanie Williams, conseillère politique de l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye.

Selon la Compagnie nationale de pétrole à Tripoli, la NOC, citée par l’AFP, des hommes d’un groupe armé qui dépend du ministère de l’Intérieur étaient entrés de force dans l’un de ses sièges pour « arrêter » son patron. Un agissement à répétition, et la NOC n’est pas la seule institution libyenne qui en est victime.

Les miliciens « menacent » les institutions

Les menaces des miliciens ont également poussé le Fonds souverain libyen d’investissements (la Libyan Investment Authority, LIA), qui gère l’argent du pays à l’étranger, a quitté récemment ses bureaux à Tripoli pour un lieu plus « sécurisé ».

Selon des observateurs, les institutions libyennes sont la cible de harcèlements et d’intimidations de la part de groupes armés opérant techniquement sous la coupe du ministère de l’Intérieur du gouvernement d’union nationale. Mais ils agissent selon leur propre agenda et leurs intérêts, surtout quand il s’agit de réaliser un maximum de gain financier.

Rappelons qu’il y a quelques jours, une cour libyenne a condamné à mort 45 miliciens accusés d’avoir tué des manifestants protestant contre le régime de Mouammar Kadhafi pendant la révolte populaire de 2011. Il s’agissait de la première fois depuis la fin de la révolte qui renversa le dictateur Kadhafi qu’un si grand nombre de personnes sont condamnées à mort dans un seul procès.