Internet est coupé en République démocratique du Congo (RDC) depuis le 31 décembre au matin.

Une mesure qui fait planer la suspicion au lendemain des élections générales organisées dans le pays le 30 décembre dernier. L’accès à internet et aux réseaux sociaux a été en effet coupé « sur instruction du gouvernement » en RDC lundi.

« Cher client, sur instruction du gouvernement, nos services Internet sont suspendus pendant une période indéterminée ». Il s’agit u message qu’aurai reçu l’AFP du fournisseur d’accès Global dans un SMS.

L’équipe de campagne du candidat d’opposition Martin Fayulu a accusé les autorités de couper internet pour éviter la diffusion d’une vague de procès-verbaux « qui confirment la victoire écrasante » du candidat.

« C’est le gouvernement qui a coupé », a aussi déclaré un représentant de l’opérateur de téléphonie mobile Vodacom qui s’étonnait de problèmes d’accès à internet à Kinshasa. L’accès aux données sur les réseaux Airtel et Vodacom est coupé, a aussi constaté l’équipe de l’AFP à Goma et à Beni, dans le Nord-Kivu (Est), à 2.000 km de la capitale. L’accès au réseau Whatsapp était également impossible à Lubumbashi (sud) sur Vodacom.

Vodacom et Airtel sont les principaux réseaux de téléphonie mobile en RDC avec le Français Orange. La coupure intervient alors que des résultats de bureaux de vote étaient diffusés sur Twitter.

« Coupure imminente d’internet ! Face à la vague des procès-verbaux des résultats qui confirment la victoire écrasante de @MartinFayulu, l’ANR (Agence nationale de renseignements, ndlr) a instruit les opérateurs de bloquer internet pour empêcher la remontée des données vers les centres de compilation », a accusé sur Twitter un soutien de M. Fayulu, Olivier Kamitatu.

Pour rappel, le pays a tenu dimanche ses élections présidentielles pour désigner le successeur du président Joseph Kabila. Le compte à rebours a commencé avec le comptage manuel des voix de Kinshasa à Goma et de Lubumbashi à Tshikapa, qui se poursuit toujours

Quelque 40 millions d’électeurs, dont beaucoup de jeunes, ont été appelés à désigner le successeur du président Joseph Kabila, contraint de ne pas briguer un troisième mandat, interdit par la Constitution.