Le président gambien Adama Barrow a donné un grand coup de balai dans son équipe gouvernementale : il a limogé, coup sur coup, le ministre de l’intérieur, la vice-président Fatoumata Jallow Tambadiang, les ministres de l’agriculture, de l’information, de la jeunesse et des sports.
C’est Ousainou Darboe, ex-président du parti au pouvoir qui hérite du poste de vice-président.
En vérité, ce poste lui revenait, sinon de droit, en toute logique politique. Car c’est lui qui devait être candidat à la place de Barrow pour la présidentielle ; mais Yaya Jammeh l’avait fait arrêter et maintenu en détention.
Le coup de balai spectaculaire peut cependant être salutaire si Darboe prend les choses en main dans la mesure où Barrow n’a pas une expérience politique très longue. Il est toutefois, l’élu du peuple et sa légitimité est incontestable.
La Gambie a néanmoins besoin d’un leadership de qualité, à tous les niveaux, pour commencer à vraiment tourner la page des 22 ans de règne sanguinaire et de pillage économique de Jammeh.
Une réconciliation nationale s’impose pour permettre la participation active de toutes les compétences qui ne sont pas compromises avec le précédent régime. On peut penser que Barrow a choisi ce chemin du réalisme politique en donnant un violent coup de pied dans la fourmilière.