Le président américain, Donald Trump est dans une fuite en avant perpétuelle, dans le conflit israélo-palestinien, qui est entrain d’enlever, à son pays, toute possibilité de continuer à se présenter comme un « médiateur crédible ».
En rupture totale, par rapport, à la diplomatie subtile de tous ses prédécesseurs, démocrates et républicains, non seulement il s’aligne systématiquement sur les positions d’Israël, mais il devance même, les souhaits de son allié ultra-conservateur, Benjamin Netanyahou.
C’est ainsi qu’il a décidé le déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem et la fermeture du consulat des USA dans cette même ville, qui faisait office de représentation diplomatique auprès des Palestiniens et qui existait depuis 175 ans.
Le transfert de l’ambassade américaine avait suscité indignation et réactions violentes chez les Palestiniens. Depuis, la tension a baissé, mais voilà que Trump agite un nouveau chiffon rouge en déclarant que « la souveraineté d’Israël sur le Golan » devait être reconnue.
Ce plateau stratégique sur les plans militaire, économique, sociale et politique (contrôle des sources de cours d’eau permettant d’approvisionner les populations de la région, entre autres) est sous occupation israélienne depuis la guerre de 1967.
L’État Hébreux l’a annexé en 1981, mais l’ONU a rejeté cet acte de spoliation inacceptable. C’est dire que la volonté affichée par Trump de « légaliser » le coup de force israélien suscite un tollé mondial parfaitement compréhensible. Il n’y a aucune possibilité de faire accepter cela à l’ONU.
L’annonce de Trump a, cependant, un objectif politicien, à savoir renforcer Benjamin Netanyahou, en visite à Washington, et qui va faire face à des élections très disputées, le 9 avril prochain.
Ce dernier a évidemment pavoisé et flatté bruyamment le président Trump, pour aussi créer une diversion par rapport à sa propre situation judiciaire qui risque de peser sur l’issue du scrutin du 9 avril.
En vérité, l’alliance Trump/Netanyahou est aussi celle de deux politiciens, en lutte pour la survie. L’un et l’autre sont en proie à des menaces judiciaires, l’un pour des accusations de corruption, l’autre pour des soupçons de « collusion », dans l’action d’ingérence russe lors des dernières élections américaines.
Pour le moment c’est Netanyahou qui semble plus menacé que Trump, mais ils ont, tous les deux, besoin de « créer de nouvelles sources de tension politique » pour détourner les regards.
Même si le prix politique à payer est, potentiellement, lourd et corrosif, sur le plan de la diplomatie internationale. Trump et Netanyahou n’ont pas froid aux yeux. Ils sont sans états d’âme. Qu’ils soient de pyromanes politiques, cela ne doit surprendre personne.