La procureur de la CPI (Cour pénale internationale) Fatou Bensouda a interjeté appel et ce recours va être examiné très rapidement par les juges qui ont décidé l’acquittement de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Cette nouvelle procédure ne remet nullement en cause la décision de la CPI. Ce qui veut dire, en clair, que Gbagbo est bel et bien acquitté et qu’aucune charge ne pèse plus sur lui.
Mme Bensouda essaie de retarder sa mise liberté en pure perte. Pendant 7 ans, elle n’a pas pu apporter les preuves de la culpabilité de l’ex-président ivoirien accusé de « crimes contre l’humanité ». Elle a eu tout le temps nécessaire pour prouver ses graves accusations, les plus terrifiantes qui soient. C’est pour quoi le « crime contre l’humanité » est imprescriptible.
On comprend qu’elle soit désarçonnée par le verdict du tribunal qui est un camouflet pour elle et ses collaborateurs qui ont fait arrêter et martyriser un homme innocent (avec son ex-ministre de la jeunesse et des sports, Charles Blé Goudé), pendant 7 longues années.
Devant le spectacle des évènements violents et sanglants qui avaient dévasté la Côte d’Ivoire, il était normal d’enquêter sur les responsables du régime d’alors. L’arrestation de Gbagbo est compréhensible, mais une détention aussi longue qu’un septennat est abusive.
Et le fait que les adversaires du régime ne soient pas inquiétés pose aussi problème car tous les observateurs qui étaient présents sur le terrain font remarquer que les actes violents étaient perpétrés par les deux camps. Ainsi, l’acquittement de Gbagbo oblige à regarder de « l’autre côté » car les 3000 morts recensés interpellent toutes les consciences.
Le silence des morts est assourdissant et met la CPI face à ses propres prétentions. Si son action est fondée sur l’impératif catégorique de justice ; alors elle doit trouver d’autres coupables. Mais cela ne suffira pas car la Côte d’Ivoire a besoin de panser ses plaies et de retisser son « pagne social ».
Gbagbo libre et inspiré par la démarche de Mandela, pourrait jouer un rôle majeur pour réconcilier les ivoiriens entre eux. Il suffit qu’il pardonne et œuvre pour des retrouvailles politiques nationales.
La CPI est hors jeu. Elle doit reconnaître sa défaite et assumer ses responsabilités. Les pays africains qui avaient décidé de se retirer de cette cour partiale, doivent reprendre l’offensive pour la disqualifier définitivement.
Un tribunal africain international serait beaucoup plus légitime. Il devrait être indépendant vis à vis des Occidentaux, ONG compris et agir sous l’autorité de juges africains élus, au niveau continental. C’est possible et personne ne regretterait alors la CPI.