Après les sommes importantes données par l’Arabie Saoudite(100 millions de dollars) et les Émirats Arabes Unis(30 millions de dollars) et auparavant les USA(60 millions de dollars), l’UE qui avait annoncé 50 millions d’euros revoit sa participation à la hausse. C’est l’objectif atteint à Bruxelles où se sont réunis les chefs d’État membres du G5 Sahel(Tchad, Niger, Mali, Burkina et Mauritanie) et ceux de l’EU.
Désormais l’Europe s’engage vraiment et mobilise des fonds conséquents pour permettre au G5 Sahel d’être opérationnel sur le terrain. Au total les fonds comptabilisés s’élèvent à 415 millions d’euros dont la moitié est décaissée par l’UE. Il faut souhaiter que l’argent promis soit réellement viré au G5 Sahel dans les plus brefs délais.
La situation sur le terrain où les attaques meurtrières se multiplient est préoccupante et les Etats concernés n’ont pas les moyens de faire face. Ils sont parmi les plus pauvres de la planète et s’étendent sur des superficies gigantesques (environ plus d’un million de km2 pour le Niger, la Mauritanie, le Mali et le Tchad).
Les forces onusiennes et françaises qui y opèrent ne sont pas suffisantes et les terroristes y sont en territoire connu voire conquis. Il faut espérer que la prise de conscience européenne soit contagieuse et que tous les pays se mobilisent pour éliminer les terroristes qui menacent la paix mondiale.
Le Sahel est devenu le ventre mou après les luttes victorieuses contre l’État islamique en Syrie et en Irak. Les terroristes, si rien n’est fait, vont y trouver un terrain favorable pour essaimer en recrutant des jeunes désespérés et monter des attaques en Europe. Ils cibleront aussi les occidentaux qui se rendent dans ces contrées pour les prendre en otages.
À l’évidence l’UE est interpelée et doit se sentir pleinement impliquée dans cette lutte décisive. Financer le G5 Sahel est une excellente démarche mais cela ne suffit pas. Il faut renforcer l’aide économique à l’Afrique pour que les zones déshéritées du Sahel puissent offrir des perspectives aux jeunes. Des projets de développement doivent y être favorisés avec un soutien financier et technique.
L’éducation et la formation professionnelle sont le chemin obligé que l’UE et tous les partenaires de l’Afrique doivent soutenir. La lutte contre le terrorisme est multidimensionnelle : elle est certes militaire mais aussi économique et éducationnelle.
Il faut libérer les cerveaux et susciter l’espoir. Vaste programme !