Trois morts près d’un camp militaire à Moroni, aux Comores.

La capitale du petit archipel des Comores a été secouée jeudi par une fusillade entre les forces de l’ordre et un groupe d’hommes armés qui a fait 3 morts. Un incident survenu en pleine crise politique née de la réélection contestée du président Azali Assoumani.

Les échanges de tirs ont éclaté dans l’après-midi autour de la principale caserne militaire de Moroni, juste après l’arrestation d’un chef de l’opposition qui refuse de reconnaître la victoire dimanche du colonel Azali.

Selon des sources concordantes cités par l’AFP, ces affrontements ont opposé pendant près de deux heures des militaires à des hommes armés qui venaient de faire évader de la prison de Moroni un officier condamné pour tentative de coup d’État contre le régime, le commandant Faissoil Abdou Salam.

Deux assaillants, dont le commandant extrait de la prison, et un gendarme ont été tués lors de la fusillade, a indiqué à la presse le ministre de l’Intérieur Mohamed Daoudou. Un autre assaillant a été grièvement blessé et un gendarme plus légèrement.

Ces tirs ont provoqué un début de panique dans les rues de la capitale, qui se sont rapidement vidées. L’accès à la présidence et la résidence du chef de l’État a été bouclé par les forces de l’ordre, a témoigné à l’AFP une source occidentale dans la capitale.

Ces échanges de coup de feu sont survenus peu après l’arrestation jeudi de l’un des principaux rivaux du président Azali, le colonel Soilihi Mohamed. Le ministre Daoudou s’est refusé pour l’heure à faire un quelconque lien entre cette arrestation et la fusillade.

Arrivé quatrième du scrutin présidentiel de dimanche, M. Soilihi, un ancien chef d’état-major de l’armée très respecté, venait d’annoncer avoir pris la tête d’un « comité national de transition » afin de « régler la crise post-électorale et assurer une transition pacifique ».

À la tête du pays de 1999 à 2006, élu en 2016, le colonel Azali a été reconduit dès le premier tour avec 60,77% des suffrages, selon par la Commission électorale. L’opposition a hurlé au « hold-up » et au « coup d’État », dénonçant les « fraudes massives » du camp présidentiel.