Le président du Sénégal, Macky Sall, a donné une interview à la chaine France 24 hier soir à la suite de sa participation à la commémoration du centenaire de l’armistice du 11 juin 1918 qui a mis fin à la première guerre mondiale.
Tout au long de l’entretien, il a tenu des propos limpides et n’a esquivé aucune question. Sur la menace terroriste au Sahel, il a fait remarquer que le Sénégal est un pays sahélien qui partage les mêmes préoccupations que ses voisins.
Aucun pays n’est, dans l’absolu, totalement à l’abri du terrorisme ajoute-t-il. Il a plaidé pour un soutien accru au G5 Sahel, avec une mobilisation internationale équivalente à celle en faveur de la Syrie, par exemple. Pour que l’ONU puisse accomplir sa mission avec ses casques bleus qui sont des soldats de la paix.
Suite à une question sur une « vidéo qui met en exergue des appels au jihad concernant la communauté peule », il a précisé qu’il faisait partie de cette communauté et qu’il ne prenait pas au sérieux cette « vidéo ». Il a ajouté que des problèmes liés à la pratique de l’élevage se posent et sont traités par la CEDEAO.
Les appels au jihad ne peuvent pas prospérer dans un espace intégré où les brassages ethniques sont multiséculaires. La menace terroriste dépasse les catégorisations ethniques et interpelle tous les citoyens de tous les pays du monde.
Interrogé sur la situation politique de son pays qui serait « verrouillée » du fait de l’emprisonnement de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall et de l’empêchement de Karim Wade de se présenter à l’élection présidentielle, Macky Sall a balayé d’un revers de main de telles allégations.
Pour indiquer que des décisions de justice ont condamné Karim Wade à 6 ans de prison ferme et qu’il avait décidé de le gracier. Ce qui lui a permis d’être soulagé du reste de sa peine (il a été élargi après plus de 3 ans de prison). Il est cependant condamné aussi à payer 138 milliards de FCFA à l’État pour rembourser l’argent qu’il a volé et qui constitue le délit d’enrichissement illicite dont il est reconnu coupable par la justice. S’il revenait au Sénégal, il devrait s’en acquitter, faute de quoi, la justice va exercer la contrainte par corps sur lui.
À la question de savoir si une éventuelle amnistie était envisagée après sa victoire à la présidentielle de 2019, il a d’abord fait savoir que cela ne relevait pas de lui (mais de l’Assemblée nationale). Mais que, dans un contexte nouveau, si les citoyens en manifestaient le souhait, des possibilités devraient pouvoir être examinées.
La porte n’est donc pas fermée. Il n’en reste pas moins que seul le Droit s’impose et le chef de l’État sénégalais a posé la question de savoir pourquoi lorsqu’un homme politique occidental est mis en examen avant les élections, personne ne crie au complot et que lorsqu’il s’agit d’un africain c’est le contraire ? Y-aurait-il deux poids et deux mesures ?