Les dissensions entre les multiples groupes armés en Libye continuent de plus belle. L’annonce par l’ONU d’un fragile cessez-le-feu près de Tripoli n’a pas en effet apaisé les tensions, dans un pays où la communauté internationale semble naviguer à vue.
Les analystes jugent toutefois la trêve proposé par l’ONU « très précaire ». La Mission de l’ONU (Manul), qui affirme avoir rassemblé mardi tous les belligérants, a elle-même admis le caractère minimaliste de sa démarche. Les combats ont fait au moins 63 morts et 159 blessés depuis le 27 août, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé.
Issu d’un accord politique libyen (APL) signé fin 2015 au Maroc sous l’égide de l’ONU, le gouvernement d’union nationale (GNA) a échoué à mettre en place des forces de sécurité unifiées et a continué à s’appuyer sur des milices, pour sa sécurité et celle de la capitale.
Les grandes milices tripolitaines se sont dès lors transformées en cartels, infiltrant les cercles du pouvoir politique et de l’économie.
Il est en particulier reproché au GNA de ne pas avoir mis en œuvre des “arrangements de sécurité” de l’accord de 2015, qui prévoyaient le départ des groupes armés des grandes villes et l’intégration des miliciens dans des forces de sécurité régulières. Les combats au sud de Tripoli ont ainsi opposé des groupes venus, notamment, de Tarhouna et de Misrata à des milices tripolitaines théoriquement sous l’autorité du GNA.