Les 18 et 19 novembre, le président sénégalais Macky Sall présidera le forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.

La sixième édition du forum international de Dakar sur la paix et la sécurité s’ouvre demain, dans la capitale sénégalaise.


Cet événement majeur du calendrier politique et diplomatique continental est co-organisé par la France et le Sénégal, depuis 2013, à la suite de l’opération SERVAL qui a permis de sauver le Mali d’une attaque terroriste meurtrière qui était en passe de conquérir Bamako.

Cette année c’est le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani qui est l’invité d’honneur du forum. Le premier ministre français Edouard Philippe quitte Paris, ce jour, pour y participer, à la tête d’une forte délégation comprenant la ministre de la défense, Florence Parly, entre autres membres du gouvernement.

70 experts en stratégie militaire de lutte anti-terroriste, contre les trafics de drogue et d’êtres humains, contre la cybercriminalité -dont les deux tiers sont d’origine africaine- vont participer à la rencontre. Des membres de la société civile, des journalistes, hommes politiques et des intellectuels de divers pays d’Afrique et d’ailleurs, sont aussi invités.

Le thème retenu, cette année est : « Les défis actuels du multilatéralisme » et place, si on peut dire, le forum de Dakar, dans le prolongement de celui de Paris qui vient de se tenir et, qui avait débattu du même sujet.

Il est d’actualité car le « multilatéralisme » est malmené dans le monde où les rivalités entre les grandes puissances du moment (USA et Chine, notamment, mais aussi Russie) sont exacerbées et la politique de puissance mise en exergue.

L’ONU peine à financer ses opérations de maintien de la paix en Afrique où les foyers de tension se multiplient et/ou perdurent. Il en est ainsi dans le Sahel où les attaques terroristes sont quasi-quotidiennes au Mali, au Burkina et au Niger, voire au Nigeria.

Le Sénégal, pays hôte du forum est épargné grâce à un travail permanent de ses forces de sécurité qui arrivent à juguler toutes les tentatives le visant. Son expérience devrait être étudiée par les participants, tout comme celle de la Côte d’Ivoire qui, depuis l’attaque de Grand-Bassam du 13 mars 2013, a réussi à prévenir toute autre agression.

L’idée lancée par les Occidentaux d’élargir le G5 Sahel doit être creusée car, manifestement le Mali, le Burkina, le Tchad, le Niger et la Mauritanie ont démontré qu’ils n’avaient pas les moyens suffisants pour être efficaces dans la lutte anti-terroriste.

Toutefois, la question de l’efficacité ne se résume pas à un problème d’effectifs, mais aussi et surtout, à un manque de moyens financiers pour acheter des armes, déployer des hommes et surveiller l’immense territoire de la bande sahélienne.

Il faut dénoncer les promesses non tenues des Occidentaux qui ne versent pas, effectivement les financements annoncés. D’ailleurs lors du sommet de Paris, des chefs d’État africains ont osé élever la voix sur ce sujet.

Il y a deux jours, l’opposition malienne a organisé une marche pour demander au régime du président IBK de mieux doter l’armée en matériels militaire. C’est le lieu de magnifier l’action de la France qui se montre un digne partenaire de l’Afrique.

Le chanteur Salif Keita a perdu une bonne occasion de se taire car sans l’intervention de la France, avec l’opération SERVAL, les terroristes auraient capturé Bamako. Il faut vraiment avoir la mémoire courte pour oublier ce qui s’est passé il y a seulement un peu plus de 6 ans.

Il faudrait cependant interpeller les autres puissances occidentales pour qu’elles appuient aussi les États du Sahel dans leur lutte vitale contre les terroristes. Si, par extraordinaire ceux-ci installent un autre « califat » dans le Sahel, c’est le monde entier qui serait menacé.

Pour faire face à ce défi mondial, la seule réponse appropriée et efficace est multilatérale. Le forum de Dakar va le rappeler et, certainement dégager des pistes de réflexion et d’action pour agir vite et de manière pertinente.

Il y a urgence et, il appartient aux Africains de se mobiliser, les premiers et de mutualiser leurs moyens. Quand on demande l’aide des autres, on commence par s’aider soi-même. « Aide-toi, le Ciel t’aidera » dit le fabuliste, et peut-être les amis aussi.