Les chefs de la contestation et leurs partenaires rebelles au Soudan ont mis fin à leur dispute au sujet de l’accord conclu avec les militaires sur le partage du pouvoir. Ils ont promis de travailler ensemble pour la paix, selon des responsables jeudi.
Le 17 juillet, les généraux, qui ont pris le pouvoir après la destitution du président Omar El-Béchir en avril, et les chefs de la contestation ont signé un accord en vue d’établir une autorité civile de transition, principale demande des manifestants.
Mais la finalisation de l’accord a été reportée après son rejet par trois groupes rebelles faisant partie de la contestation, pour qui des questions clé comme la nécessité de rétablir la paix dans les zones de conflit -Darfour (ouest), Nil Bleu et Kordofan-Sud (sud)- n’avaient pas été traitées.
Des dirigeants de la contestation se sont ensuite rendus à Addis Abeba en Ethiopie, pour négocier avec les rebelles et ont annoncé un accord jeudi.
« Cet accord a pour objectif d’établir la paix avec tous les groupes armés », et « d’accélérer la formation d’un gouvernement civil de transition », selon l’Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance de la contestation, citée par l’AFP.
Intitulé « Déclaration d’Addis Abeba », l’accord ouvre « la voie à l’instauration d’urgence d’une paix » dans l’ensemble du pays, a-t-elle indiqué dans un communiqué sur Facebook. Les rebelles ont confirmé être parvenu à un règlement. « Je pense que nous serons unis, plus forts, avec cet accord », a déclaré à l’AFP un représentant des rebelles Nuraddayim Taha. « Pour nous, c’est la première fois dans l’histoire du Soudan qu’un accord aborde les causes profondes des conflits » dans le pays, a-t-il ajouté.
Rappelons que les groupes rebelles ont affronté durant des années les forces de l’ex-président soudanais au Darfour, dans le Nil Bleu et dans le Kordofan-Sud. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées dans ces trois conflits, des millions déplacés et des centaines de milliers vivent toujours dans des camps.
Les dirigeants militaires et les leaders de la contestation doivent encore finaliser la « déclaration constitutionnelle », les rebelles exigeant que l’accord spécifie que les négociations de paix sont la priorité pour le nouveau gouvernement.
Dès qu’un accord de paix sera finalisé pour ces zones de conflit, les groupes rebelles souhaitent avoir des représentants au sein du futur gouvernement de transition. Ils réclament aussi l’extradition par le Soudan des personnes accusées de crimes par la Cour pénale internationale (CPI), notamment Omar el-Béchir.
Les généraux au pouvoir refusent d’extrader Omar El-Béchir, inculpé au Soudan de corruption et du meurtre de manifestants, mais aussi recherché par la justice internationale pour des accusations de crimes contre l’humanité et génocide durant le conflit au Darfour entre 2003 et 2008.