Le fils de l’ex-président mozambicain Armando Guebuza vient d’être arrêté dans le cadre de l’enquête sur un réseau de corruption ayant profité de deux milliards de dollars de dette publique cachée. Ndambi Guebuza, aîné des quatre enfants de l’ancien chef de l’État, a été interpellé à son domicile dans la capitale Maputo.
Le fils de l’ex-président serait l’une des huit personnes arrêtées sur ordre du procureur général, selon des sources judiciaires citées par l’AFP. D’après la chaîne de télévision indépendante STV, il est soupçonné d’avoir eu un rôle dans ce scandale qui a plongé le pays dans la pire crise financière de son histoire.
Les sept autres suspects arrêtés au cours de la semaine sont des hommes d’affaires et des membres du renseignement.
L’affaire avait été révélée en 2016, un an après la fin des dix ans de présidence de Guebuza. Elle porte sur des emprunts de deux milliards de dollars pour acheter des bateaux de pêche et de surveillance, somme énorme dissimulée au Parlement et aux bailleurs de fonds internationaux. Un audit a montré qu’un quart de ce total a été détourné, et est impossible à retrouver.
Le scandale avait poussé les donateurs à ce pays parmi les plus pauvres du monde à geler tout versement. D’après les États-Unis, au moins 200 millions de dollars de ces emprunts se sont envolés en pots-de-vins et dessous de table, dont 12 millions rien que pour l’ancien ministre des Finances Manuel Chang, soupçonné d’avoir signé les contrats des emprunts.
Ce dernier a été arrêté à l’aéroport de Johannesburg (Afrique du Sud) le 29 décembre sur demande des États-Unis, qui demandent son extradition pour des prêts frauduleux à des entreprises publiques du Mozambique. Il est incarcéré depuis. Ndambi Guebuza, homme d’affaires, aurait quant à lui reçu 9,7 millions de dollars de pots-de-vins, selon les enquêteurs américains.