C’est demain (jeudi) que Joseph Kabila et Felix Tshisekedi vont se retrouver pour la cérémonie officielle de passation du pouvoir présidentiel. Le nouveau chef de l’État prêtera serment et sera installé dans ses nouvelles fonctions.
Kabila redevient un simple citoyen, après 17 ans de règne. L’église congolaise, l’union européenne (UE) et l’union africaine (UA) qui avaient tenté de changer le cours des choses, ont fini par abdiquer et accepter la réalité telle qu’elle s’impose. C’est une victoire politique pour Kabila et, aussi le camp Tshisekedi.
Ces deux là vont devoir agir en partenaires, par la force des choses car le parti de l’ex-président est largement majoritaire à l’Assemblée et au Sénat. Logiquement le premier ministre devrait sortir des rangs de cette formation qui, seule, peut garantir la stabilité du gouvernement, dans une synergie positive entre les Institutions républicaines.
La cohabitation est incontournable car elle est imposée par le verdict des urnes. On peut certes spéculer sur les écarts très importants entre le nombre de députés obtenus par le parti de Kabila (au moins 350) et celui de Tshisekedi (50 environ), devancé par Martin Fayulu (qui aurait 56) ; mais l’option de rejeter les élections en bloc ne pouvait prospérer.
À l’évidence les élections n’ont pas été un modèle de rigueur et de transparence ; mais elles ont eu le mérite d’avoir eu lieu et d’aboutir au départ de Kabila. Ce dernier a joué de toutes les contradictions possibles pour gagner du temps et retarder l’échéance de sa sortie.
Les autres potentats de la sous-région sont très mal placés pour le juger, eux qui s’accrochent au pouvoir et truquent les scrutins à chaque fois pour rester. La question démocratique est toujours à l’ordre du jour en Afrique centrale où elle demeure un combat à mener et à gagner.
Malgré ses limites objectives, le changement à la tête de l’État en RD CONGO est une brèche ouverte en Afrique centrale. L’UE et l’UA seront interpellés si jamais des élections sont organisés dans un autre pays de la sous-région.
Elles devront montré autant de sollicitude -affichée- qu’avec la RD CONGO. Même si leur choix -qu’elles n’ont pas osé défendre jusqu’au bout- en faveur de Fayulu a fait un flop.
Mal élu, assurément, Felix Tshisekedi a un défi à relever : être un président digne et respectueux de la démocratie et du peuple congolais.