Félix Tshisekedi, chef du premier parti d’opposition l’UDPS, a été investi cinquième président de la République Démocratique du Congo.

La page de la présidence Kabila a été tournée ce jour à Kinshasa. Le président sortant a remis les symboles du pouvoir à son successeur, Félix Tshisekedi qui devient le cinquième chef de l’État de la R.D.CONGO.

Dans son discours de nouveau président de la République, Tshisekedi a mis l’accent sur la réconciliation nationale et a rendu hommage à son père Étienne Tshisekedi, à son prédécesseur et à ses adversaires malheureux que son Shadary et Fayulu.

Il a souligné le caractère historique de son avènement, une première qui s’est déroulée de manière pacifique dans son pays, à la suite d’élections démocratiques ayant abouti à une alternance au pouvoir. Tshisekedi met donc le cap sur l’avenir et cherche à calmer le jeu.

Il est trop tôt pour savoir si son discours a eu l’écho souhaité au sein de la classe politique. Quoiqu’il en soit, la démarche est louable et pourrait séduire les « indécis ».
Toutefois, c’est par les actes qu’il sera jugé, à commencer le choix du premier ministre et la mise en place du nouveau gouvernement.

Ayant reconnu que « tout n’était pas parfait » dans l’organisation du scrutin présidentiel, on attend aussi de voir ce qu’il va proposer pour corriger le tir. Va-t-il essayer de former un « gouvernement d’union nationale » ?

La logique de sa démarche l’impose ; même si avec les pro-Kabila, il n’y aura aucun problème. Rien ne dit que les partisans de Fayulu vont accepter. Fayulu s’est autoproclamé « président » et ne semble pas être disposé à abdiquer de sitôt. Pourtant, il pourrait étudier le « choix politique » de Jean Ping au Gabon qui s’était engagé dans une telle impasse qui continue de l’isoler.

L’Union européenne a « pris acte » de l’élection de Félix Tshisekedi, l’Union africaine (UA) aussi. Il est vrai que des 17 chefs d’État invités à la cérémonie d’investiture, seul Uhuru Kenyatta du Kenya a fait le déplacement à Kinshasa. Tous les autres ont envoyé des représentants. Ils entérinent, de facto, l’avènement du nouveau président congolais.

La bouderie n’est pas signe de perspicacité politique et la RD CONGO est un pays dont le poids économique et démographique ne peut être ignoré par personne. Ses voisins attendent de voir, peut-être, si le nouveau pouvoir va se consolider ou se déliter.

Leur prudence est compréhensible mais, ils ont intérêt à agir pour que la réconciliation nationale triomphe. Si le chaos congolais persiste et s’intensifie, c’est toute la région qui va continuer à en souffrir. Cela arrange certains : les ennemis de l’Afrique et les prédateurs de tous horizons. Une page est tournée, il reste à entamer l’écriture d’une nouvelle.