Une foule de partisans de Martin Fayulu se sont réunis à Kinshasa pour dénoncer un “putsch électoral”.

Le candidat de l’opposition en République démocratique du Congo, Martin Fayulu, a appelé ses troupes à la « résistance pacifique » lors d’un rassemblement public samedi à Kinshasa devant des milliers de personnes.

Les partisans de Fayulu continuent de revendiquer de plus belle sa victoire à l’élection présidentielle. « Martin Fayulu président réellement élu » et « vérité des urnes » proclamaient deux affiches parmi tant d’autres au milieu d’une foule immense place Sainte-Thérèse dans le quartier populaire de Ndjili (plus de 20.000 personnes selon les organisateurs).

La Cour constitutionnelle a proclamé la victoire de l’autre opposant Félix Tshisekedi à l’issue de l’élection présidentielle du 30 décembre dernier dans le plus grand pays d’Afrique centrale. Tshisekedi a officiellement pris la succession du président sortant Joseph Kabila, qui conserve une large majorité à l’Assemblée nationale.

Martin Fayulu dénonce un « putsch électoral » du président sortant avec la complicité du vainqueur. « Je n’ai pas de problème avec Félix Tshisekedi. C’est mon frère. Ce n’est pas tant lui, c’est ceux qui l’ont nommé, ceux qui veulent aller contre la volonté du peuple », a déclaré Martin Fayulu à la presse à l’issue de son discours en lingala devant la foule.

« Il faut d’abord la vérité des urnes », a-t-il ajouté interrogé sur une possible réconciliation avec le nouveau président qui lui a rendu hommage lors de son discours d’investiture le 24 janvier. Martin Fayulu a appelé ses troupes à la “résistance pacifique” alors que certains dans la foule réclamaient des armes. Il n’a plus de recours juridique en vertu de la loi congolaise, après le rejet de son recours devant la Cour constitutionnelle.

« Nous allons continuer auprès des instances internationales », a-t-il déclaré sans autre précision. Fayulu, candidat de la coalition Lamuka, était soutenu par deux poids lourds de l’opposition vivant en Belgique, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, relativement discrets depuis l’arrêt de la Cour constitutionnelle il y a deux semaines.