La justice zimbabwéenne a remis mardi en liberté provisoire 27 partisans de l’opposition arrêtés par la police la semaine dernière, lors des violences post-électorales. Des violences ont éclaté la semaine dernière et six personnes ont été tuées lors d’une opération de répression menée par l’armée contre des manifestants contestant les résultats des élections générales du 30 juillet.
Les prévenus, qui réfutent les accusations de « violence sur la voie publique », doivent payer une amende de 50 dollars chacun, pointer au bureau de police de Harare vendredi et repasser devant un juge le 4 septembre prochain.
Une « légitimité écornée » pour le nouveau président ?
Au Zimbabwe, les premières élections présidentielles sans l’ex-président Robert Mugabe se sont tenues il y a une semaine. Ces élections devaient apporter une légitimité des urnes au président Emmerson Mnangagwa, arrivé au pouvoir après la démission forcée de l’ex-président Robert Mugabe en novembre dernier. Une « légitimité écornée », selon les observateurs, par les violences de la semaine, alors que le nouveau chef de l’État cherche à renouer avec la communauté internationale.
Les chefs de mission au Zimbabwe de l’Union européenne, des États-Unis, de la Suisse et du Canada ont dans une déclaration commune fait part de leur « grave inquiétude quant à l‘éruption de violence et des sérieuses violations des droits de l’Homme ».
Il « pressent le gouvernement de respecter les droits de Zimbabwéens » et « saluent l’engagement pris par le président de former une commission d’enquête indépendante » sur le sujet. L’organisation Human Rights Watch (HRW) a dénoncé l’intensification de la « répression » dans le pays, accusant « les forces de sécurité et des hommes armés non identifiés » de « frapper et harceler une multitude de personnes ».
« Le respect des Droits de l’Homme et de règles démocratiques promis par le président Mnangagwa s’est évaporé. Son administration doit agir rapidement pour revenir » dans le droit chemin, a ajouté HRW.