En annonçant le 7 juillet dernier au cours d’une conférence de presse que “l’Iran a décidé de dépasser le taux d’enrichissement de 3,67 %“, fixé par les Accords de Vienne de 2015, les mollahs d’Iran mettent la pression sur les Européens, afin qu’ils agissent pour atténuer les sanctions iraniennes et provoquent les Américains pour les ramener dans la logique des négociations en vue de revenir à l’accord, dénoncé unilatéralement par Donald Trump le 8 mai 2018.
L’Accord de Vienne engageait les Iraniens à ne pas dépasser le taux de 3,67% d’enrichissement de l’Uranium. En dépit du retrait des Américains, la Chine, la Russie, mais surtout les Européens notamment la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne continuaient à encourager l’Iran à y rester.
Las de supporter, seul, les sanctions économiques américaines, l’Iran semble dire aux Européens : “Faites quelque chose, sinon je me désengage“, et aux Américains : “Arrêtez vos sanctions, si vous voulez que je respecte l’Accord de Vienne”.
« Ce matin, l’Iran a passé le seuil de 4,5 % pour l’enrichissement de l’uranium », écrit l’ISNA. « Ce degré de pureté est parfaitement suffisant pour les besoins du pays en combustible pour centrale nucléaire », a précisé Behrouz Kamalvandi, le porte-parole de l’OIEA.
On est certes très loin des 90%, nécessaires pour la fabrication d’une bombe nucléaire, mais les États-Unis et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) voient les choses autrement et préfèrent prendre les devants avant que l’enrichissement d’uranium n’atteigne certaines proportions.
Pour se faire bonne conscience, le président français Emmanuel Macron a dépêché à Téhéran son conseiller diplomatique, Emmanuel Bonne, mais les Iraniens ne cachent pas leur jeu “Si rien n’est fait pour assouplir les sanctions économiques, nous ne pourrons plus continuer à respecter nos engagements dans le cadre de l’Accord de Vienne”, ont-ils lancé à l’émissaire français.
En attendant, Trump promet de durcir les sanctions économiques contre l’Iran, qui, pour sa part, menace de poursuivre l’enrichissement d’ici 60 jours, si rien n’est fait. L’Agence internationale de l’Énergie atomique (AIEA) se réunit ce soir même afin d’évaluer la nouvelle donne.