Si le parti PDS(parti démocratique sénégalais) de l’ex-président Abdoulaye Wade met à exécution sa menace de « perturber » l’accueil que le peuple sénégalais va réserver au président Emmannuel Macron ; ce serait un précédent inqualifiable. Qui ferait tâche au pays de la Téranga où l’hospitalité est un art de vivre et l’hôte une personne à magnifier et à célébrer.
Cette tradition multiséculaire fait partie de l’ADN du pays, si on peut dire, au point où le mot « Téranga » (hospitalité en Wolof) qui est en réalité intraduisible s’est imposé comme tel du fait de l’intensité émotionnelle et de la charge fraternelle puissamment positive qu’il charrie.
Ce caractère sublime de la culture sénégalaise qui laisse toujours une trace indélébile dans l’esprit et dans le cœur des visiteurs est un patrimoine national, un héritage prestigieux, un trésor fabuleux qui fait rayonner le Sénégal dans le concert des Nations.
Les visites mémorables de la quasi-totalité des chefs d’Etat et monarques du monde entier ont permis au pays du poète-président de faire de la Teranga une marque déposée, un brevet de générosité et d’humanité, une ode à la fraternité panhumaine.
Qui pouvait imaginer qu’il viendrait à l’esprit de quelqu’un d’essayer de ternir ce patrimoine sacré ? Même dans les moments de chaudes batailles politiques qui ont aussi marqué ce pays, vitrine de la démocratie en Afrique, personne n’a jamais pensé porter atteinte à ce totem de magnificence et d’élégance.
C’est pour quoi l’annonce faite par l’organe dirigeant du PDS a suscité indignation et colère partout au Sénégal.
Le responsable du parti à Saint-Louis a décidé de rejeter l’appel au crime culturel pour défendre le code d’honneur d’une ville multiséculaire, symbole de métissage biologique et culturel, « centre d’élégance et de beauté » célébré par l’écrivain Ousmane Socé Diop où le savoir-vivre est un impératif catégorique social, religieux et moral.
« Saboter » la visite toujours historique d’un président français au Sénégal et à Saint-louis, en particulier est un assassinat contre les valeurs culturelles de toute la nation sénégalaise. Mais pourquoi le président Abdoulaye Wade n’intervient-il pas pour mettre fin à cette farce de très mauvais goût ? En serait-il l’instigateur ? On n’ose pas le croire. Mais à l’évidence rien ne se fait au PDS et par le PDS sans sa bénédiction.
Que veut-il prouver ? Les « raisons » évoquées par Me Amadou Sall connu pour ses dérives lamentables qui ont fini de le discréditer sont tellement ridiculeS. Lui-même qui débite ces sornettes n’y croit pas un seul instant.
En quoi la démocratie et les libertés sont-elles égratignées au Sénégal où il n’y a ni émeutes, ni contestations électorales, ni entrave au droit de manifester comme d’ailleurs la marche prévue par l’opposition le 9 février en atteste indubitablement.
Pourquoi vouloir éclabousser la visite d’un ami cher du Sénégal le 2 février alors qu’une semaine après, une marche est prévue qui donnera l’occasion à l’opposition qui le souhaite, d’exercer son droit démocratique de contestation pacifique dans les rues ? Il y a assurément anguille sous roche.
Le PDS est désespéré de ne pas voir une insurrection populaire éclater au Sénégal. Wade a tout tenté pendant les législatives pour la faire advenir, en vain. Il a toujours au travers de la gorge le soulèvement populaire du 23 juin 2011 qui a mis fin à sa folle tentative de dévolution monarchique du pouvoir.
Depuis il a été désavoué et battu aux élections présidentielles de 2012, au référendum de 2016 et aux élections législatives de 2017. Il a obtenu 19 députés contre 127 pour la coalition du président Macky Sall qui l’avait largement battu au deuxième tour de la présidentielle de 2012 avec 65% des voix.
Aujourd’hui, plus que nonagénaire, il étouffe de rancune et cherche, par tous les moyens à ternir l’image de son successeur. Il va encore échouer car les sénégalais ne le laisseront pas jeter de la souillure sur le monument de vertu, d’amitié et de bonheur partagé que constitue la Teranga.
Le président Macron sera accueilli comme il ne l’a encore jamais été nulle part. Cet accueil sera à la dimension des relations exceptionnelles, vieilles de plusieurs siècles entre les peuples sénégalais et français unis par le sang, la culture, les vicissitudes de l’histoire et les promesses de l’avenir.
Wade qui vit à Versailles, en France, devrait être le dernier à essayer d’introduire une fausse note dans ce qui sera une symphonie à la gloire de la fraternité. Au Sénégal, l’hôte est sacré. Il est béni et mis sur un piédestal. Il est toujours le bienvenu.