Le parti au pouvoir (UPR) en Mauritanie est largement en tête des élections législatives.

La Commission électorale en Mauritanie vient de livrer les résultats provisoires du premier tour. Le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UPR) a ainsi acquis une large avance au premier tour des élections législatives, régionales et municipales du 1er septembre. Et ce, loin devant les islamistes et l’opposition radicale.

Sur 157 sièges de députés en jeu, dont 131 ont été pourvus au premier tour, l’UPR en a eu 67 contre 14 pour le parti islamiste (Tewassoul, opposition), représenté dans l’Assemblée nationale sortante avec 16 députés. Tewassoul, membre de l’opposition, n’avait pas suivi son mot d’ordre de boycottage des législatives en 2013.

Un taux de participation de 73,4%

Le taux de participation à ces élections a été de 73,4%, avait annoncé samedi soir, le président de la commission électorale (Céni), Mohamed Vall ould Bellal.

L’UPR a déjà emporté quatre conseils régionaux sur les 13 du pays et 108 communes sur 219 lors des élections du 1er septembre, selon la Commission électorale. D’autres partis de l’opposition et de la majorité seront représentés également à l’Assemblée nationale avec des nombres de députés allant de six à un député.

Deux partis de l’opposition radicale, dont la quasi-totalité des membres avait boycotté les législatives de 2013, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah et l’Union des forces du progrès (UFP) de Mohamed Ould Moloud, ont chacun obtenu trois députés. Ould Moloud, également chef de l’opposition radicale, fait partie des trois députés de sa formation.

Le second tour maintenu pour le 15 septembre

Un autre fait marquant de ces élections est l’élection à l’Assemblée nationale du militant antiesclavagiste, Biram Ould Dah Ould Abeid. Ce dernier s’était présenté aux législatives sous les couleurs du parti Assawab, aux orientations baassistes (nationaliste arabe), qui a récemment fait alliance avec l’aile politique de son organisation, l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA).

Biram Ould Dah est en prison depuis le 13 août à la suite d’une plainte portée contre lui par un journaliste mauritanien, Daddah Abdallah, qui l’accuse de « calomnie, d’injures et d’incitation à la haine ».

Malgré des craintes de report, le second tour est maintenu le 15 septembre pour élire 22 députés. Quatre autres députés représentant les Mauritaniens de l’extérieur doivent être élus par les nouveaux députés après l’installation de la prochaine Assemblée nationale, soit un total de 26 sièges encore à pourvoir.

Le scrutin du 15 septembre doit également départager les partis dans neuf conseils régionaux et 111 communes, selon la Céni.

Ces élections du 1er septembre sont considérées comme un test pour le président Mohamed Ould Abdel Aziz et pour l’opposition, à moins d’un an de la présidentielle prévue à la mi-2019.