Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a demandé mercredi le report des prochaines élections locales. Le secrétaire exécutif du PDCI, Maurice Kakou Guikahué, a jugé nécessaire devant la presse de « décaler la date » des élections municipales et régionales prévues le 13 octobre, pour tenir compte des derniers événements politiques.
Par « événements politiques », les responsables du PDCI, une des trois grandes formations politiques en Côte d’Ivoire, citent l’amnistie et la libération – annoncée par le président Alassane Ouattara le 6 août – de nombreux responsables politiques du principal parti d’opposition, le Front populaire ivoirien (FPI), dont l’ex-première dame ivoirienne, Simone Gbagbo. Le FPI avait jusqu’ici boycotté la plupart des scrutins, revendiquant la libération des prisonniers politiques.
Pour le PDCI, les élections locales pouvaient être reportées jusqu’à fin 2018, la compétence des conseils municipaux et régionaux ayant été prorogée jusqu’au 31 décembre.
Selon l’AFP, Maurice Kakou Guikahué s’en est pris à son ancien allié avec lequel son parti a rompu il y a trois semaines, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Le numéro 2 du PDCI l’a accusé de « tentatives de débauchage » de cadres du PDCI, par des manœuvres de « chantage », d’ « intimidation » et « des menaces ».
Une vingtaine de candidats figurent en effet à la fois sur les listes publiées dans la presse lundi par le PDCI et le RHDP, dont plusieurs ministres.
Le RHDP est constitué par le Rassemblement des Républicains (RDR) du président Ouattara, des petits partis alliés et des personnalités d’autres partis, dont le PDCI. Le PDCI, dirigé par l’ancien président Henri Konan Bédié, a refusé de rejoindre ce « parti unifié », provoquant un éclatement de la coalition qui dirigeait la Côte d’Ivoire depuis 2010, ce qui entraîne de fortes tensions entre les deux anciens alliés.