Après une décennie d’alliance, les deux chefs de partis, PDCI pour Bédié et RHDP pour Ouattara, sont à nouveau rivaux.

La campagne électorale pour les élections régionales et municipales qui s’est ouverte, consacre la rupture entre Ouattara et Bédié.

Le PDCI fait liste à part et engage la bataille des urnes contre le RHDP, version Ouattara.

La confrontation a pour enjeu principal le nouveau rapport de force que les citoyens vont décider et qui va déterminer l’évolution de la situation politique dans le pays. Si Ouattara gagne, alors il serait confronté dans sa stratégie très risquée de remise en cause brutale de son alliance avec Bédié.

Les membres du PDCI en dissidence pourraient se sentir pousser des ailes et lancer une nouvelle offensive contre le Sphinx de Daoukro. Et, à l’évidence, dans le cas d’une défaite, le patron du PDCI serait affaibli.

Mais, même dans ce cas de figure on voit mal qui pourrait déraciner Bédié à la tête du parti. Tous ceux qui ont essayé, jusqu’ici, ont échoué. Pour de nombreuses raisons liées à l’histoire, aux réalités sociologiques et aux alliances multiformes tissées au sein d’une formation politique dont l’enracinement est très profond dans la société ivoirienne traditionnelle.

C’est pour quoi, si jamais un accord est conclu avec le FPI « canal historique », encore fidèle à Gbagbo (qui en reste le chef), le rendez-vous de la présidentielle de 2020 serait un saut dans l’inconnu.

En vérité les élections du 13 octobre sont d’une importance relative ; mais elles vont donner une indication sur la recomposition politique en cours.

Dans cette situation floue, Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale cache bien son jeu. Il est en retrait tout en comptant ses soutiens. Pour le moment, il reste en embuscade et a intérêt à jouer les rassembleurs.

La campagne électorale en cours est déjà marquée par des batailles de « logo », le PDCI s’insurgeant contre l’utilisation du sien par le RHDP. Les instances judiciaires saisies se sont déclarées incompétentes.