Le président béninois, Patrice Talon, exclut l’opposition des élections législatives.

Ce qui pourrait se passer au Bénin le 28 avril, serait du jamais vu, dans un pays démocratique : l’organisation d’élections législatives, sans la participation d’aucun parti d’opposition.


Alors que les opposants attendaient un « geste » d’ouverture de la part du président Patrice Talon, pour décanter la situation, ce dernier, dans une déclaration à la télévision, a invité les opposants à accepter leur sort : « ne pas participer à une élection, la vie ne s’arrête pas là ». Incroyable, mais vrai !

Si l’opposition est écartée des élections législatives, toute l’opposition, alors, il n’y a plus de démocratie.

C’est dire que les appels à la résignation de Talon, à l’endroit de ses opposants, ne seront pas entendu et que, d’ici le 28 avril, date du scrutin législatif, la tension va aller crescendo dans le pays.

Ce qui se joue, c’est tout simplement l’avenir de la démocratie, car si Talon arrive à ses fins, l’avènement d’une assemblée, cent pour cent, acquise à sa cause, il pourrait changer la constitution, et poursuivre sa fuite, en avant, dans l’autoritarisme.

Ce serait surprenant que les béninois, acceptent un tel recul démocratique, eux qui ont été, parmi les pionniers du renouveau pluraliste en Afrique. Eux qui ont déjà imposé, plusieurs alternances au pouvoir, avec notamment les séquences de victoires/défaites, entre Nicéphore Soglo et le général Mathieu Kérékou.

Il y a aussi, le départ du pouvoir de Thomas Yayi Boni, après deux mandats, et l’avènement de Patrice Talon, à la suite d’une élection transparente et, très disputée.

Comment comprendre, la dérive de Talon ? La drogue du pouvoir ? La tentation autoritaire ? Les deux ?

Il est encore temps d’arrêter la machine infernale et, l’union africaine et la CEDEAO devraient envoyer des missions de médiation.