Le bureau du procureur général de la Guinée Bissau a ordonné la reprise du recensement électoral tout en le plaçant sous étroite surveillance. Saisi par plusieurs partis soupçonnant des fraudes informatiques, le ministère public de la Guinée Bissau avait ouvert une enquête la semaine dernière et suspendu le processus d’enregistrement des électeurs, déjà prolongé à plusieurs reprises ces derniers mois.
En raison de la « nécessité urgente » de poursuivre la préparation des législatives, qui auraient dû avoir lieu le 18 novembre, le bureau du procureur a autorisé la reprise des enregistrements d’électeurs. Et ce, tout en posant ses conditions, selon un communiqué de ses services relayé vendredi par les médias.
Le procureur a indiqué que les travaux du Bureau d’Assistance Technique au Processus Électoral (GTAPE) se feront désormais « en présence de tous les techniciens des partis politiques », qui recevront « toutes les informations demandées ».
Le bureau du procureur ajoute qu’il « surveillera et supervisera désormais tous les actes jusqu’à la conclusion du processus en question ».
Une délégation ministérielle de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), médiatrice dans la crise, s’était rendue mercredi à Bissau pour évaluer la situation.
Elle a « obtenu l’engagement ferme des autorités à prendre toutes les dispositions afin de poursuivre les opérations d’enrôlement des électeurs, dont la phase du recensement brute est à 90% », a indiqué l’organisation régionale dans un communiqué. La CEDEAO souhaite que la date des législatives soit fixée avant son prochain sommet, le 22 décembre, et que celles-ci se tiennent avant la fin janvier 2019.