Les élections législatives au Tchad pourront être organisées de manière « réaliste » au premier trimestre 2020, a affirmé la commission électorale. Une annonce qui enterre la promesse du chef de l’État Idriss Déby Itno de tenir en 2019 ce scrutin régulièrement reporté.
Le président Idriss Déby avait promis en juillet que ces élections, qui auraient dû se dérouler en 2015 selon la Constitution, auraient lieu avant la fin de l’année. Mais la Commission électorale indépendante (CENI) projette « l’horizon temporel réaliste de l’organisation des élections législatives au premier trimestre 2020 », a affirmé son président, Kodi Mahamat, lors d’un point presse.
Même avec ce report, l’élection reste dépendante du « financement des opérations électorales », a prévenu Mahamat, qui appelle à l’« appui des partenaires techniques et financiers » du Tchad.
Depuis 2011, l’Assemblée nationale, largement dominée par la majorité présidentielle, est restée la même. Pour justifier les reports successifs du scrutin, le chef de l’État tchadien, au pouvoir depuis près de 30 ans après un coup d’État en 1990, a invoqué la menace terroriste de Boko Haram – le groupe terroriste nigérian qui multiplie les attaques meurtrières dans l’ouest depuis 2015 – et des difficultés financières.
Mais depuis deux ans, les bailleurs de fonds occidentaux et soutiens du Tchad, un pays stratégique en Afrique dans la lutte contre la menace des islamistes armés au Sahel, font pression sur le chef de l’État, Washington et Paris en tête.