Jeanine Mabunda a été élue à la tête de l’Assemblée nationale congolaise, ce mercredi 24 avril, avec 374 voix sur 500 députés. Elle était la seule candidate après l’invalidation de la candidature de son challenger Henry Thomas Lokondo.
Ancienne ministre et ancienne conseillère de l’ex-président Joseph Kabila dans la lutte contre les violences sexuelles, Jeanine Mabunda est la première femme élue à ce poste en République démocratique du Congo (RDC). C’est l’ex-président Kabila en personne qui l’a désignée candidate à ce poste. Jeanine Mabunda a déjà derrière elle une carrière reconnue : Banque centrale, Fonds de promotion de l’industrie puis conseillère de Joseph Kabila en matière de lutte contre les violences sexuelles.
Députée de la coalition pro-kabila Front commun pour le Congo (FCC) majoritaire à l’Assemblée, la nouvelle présidente avait aussi le soutien de la Coalition cap pour le changement (Cach) du nouveau président de la République, Félix Tshisekedi.
Le FCC et Cach ont constitué un ticket pour se partager la majorité des sept postes au sein du bureau de l’Assemblée nationale. Le poste de premier vice-président revient ainsi à Jean-Marc Kabund, un cadre de Cach.
Dans son premier discours, Jeanine Mabunda a invité à mots couverts le président de la République Félix Tshisekedi a nommé un gouvernement avant le 15 juin. « Avec tout le respect et esprit de collaboration, il revient donc aux institutions compétentes de faire la diligence voulue afin de permettre l’investiture du gouvernement avant la clôture de la présente session », a-t-elle précisément déclaré.
L’opposition a boycotté mercredi l’élection au “perchoir” de l’Assemblée pour protester contre la « coalition majoritaire » qui réunit les partisans du président Félix Tshisekedi et du « président honoraire » Joseph Kabila. L’élection de mercredi « rappelle le beau vieux temps du stalinisme et des partis-États », ont déclaré les députés de l’opposition issus de la coalition Lamuka, qui a soutenu Martin Fayulu à la présidentielle.
L’opposition parlementaire indique qu’elle a demandé au Conseil d’État d’annuler la décision d’attribuer « injustement à la majorité six postes au bureau définitif contre un seul, celui de rapporteur adjoint, à l’opposition ».