Ainsi donc Karim Wade s’est rendu au Koweit pour demander une carte d’identité nationale sénégalaise. C’est son droit.
Et il serait inscrit sur les listes électorales car les cartes d’identité biométriques servent aussi de carte d’électeur. Mais avoir une carte ne signifie pas qu’on puisse nécessairement voter.
Karim Wade est déchu de ses droits civiques par sa condamnation à 6 ans de prison ferme. Il n’est plus ni électeur ni éligible et il le sait pertinemment.
Par ailleurs il doit payer une amende de 138 milliards de FCFA à l’Etat du Sénégal qui lui appliquera la contrainte par corps dès qu’il mettra les pieds au Sénégal. Cela aussi il en est conscient.
Maintenant que la preuve est faite qu’il n’est pas en prison au Qatar ; il a donc la liberté de venir à Dakar. Qu’il vienne ! Il n’ose pas le faire et pour cause.
Si, par ailleurs il tentait de se présenter à l’élection présidentielle sa candidature sera rejetée comme l’exige la loi. Il n’ignore pas cela non plus. En réalité, Wade fils joue sa partition dans un plan ourdi avec son père pour empêcher toute candidature alternative à la sienne au PDS.
À la fin, lorsque l’impasse de sa candidature sera actée ; il sera trop tard pour présenter un candidat de rechange. C’est pour quoi Samuel Sarr et ses camarades ont décidé de se rebeller et de prendre leur destin en main.
La candidature annoncée de Samuel Sarr n’est pas étrangère à la sortie médiatisée de Karim Wade qui cherche à « donner signe de vie politique » à ses talibés désorientés.
L’aller-retour Doha/Koweit-City amuse la galerie, fait le buzz sur la toile et finira par faire pschiit.
Karim Wade est non-partant. Son père aussi est écarté par l’âge limite de 75 ans.
C’est le désarroi chez les Wade qui refusent d’accepter mentalement ce qui leur arrive : depuis 1978, il n’y aura pas de Wade candidat à une élection présidentielle au Sénégal.
Abdoulaye Wade a été candidat en 1978, 1983, 1988, 1993, 2000, 2007 et 2012.
Toute chose a une fin et c’est bien l’automne du patriarche. Karim Wade est encore relativement jeune ; il pourrait attendre de retrouver ses droits civiques perdus pour revenir dans la bataille électorale.
Pourtant ses expériences passées dans ce domaine sont catastrophiques : il avait été battu dans son propre bureau de vote lors des élections locales de 2009 qui devraient le propulser à la tête de la mairie de Dakar et puis la dévolution monarchique du pouvoir.
Ce schéma n’avait pas abouti car le peuple sénégalais s’y était opposé.
Aujourd’hui, plus qu’hier les Sénégalais tournent le dos à celui qui fut « ministre du ciel et de la terre » et qui a été condamné pour enrichissement illicite et emprisonné pendant plus de trois ans, avant d’être gracié.
Les postures et gesticulations de Karim Wade sont ridicules. S’il ose, qu’il vienne à Dakar.
Les derniers développements au niveau de la famille Wade sont riches d’enseignements.
En effet dès que Wade a eu connaissance de la candidature de Samuel Sarr, il a fait savoir, pour que nul n’en ignore qu’il ne soutient aucune autre candidature que celle du PDS.
C’est clair et net : ceux qui cherchent que Wade bénisse leur candidature trouveront porte close. Pour le moment, en tout cas.