L’émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Than, est parti en Turquie mercredi pour rencontrer son allié M. Erdogan.

Au moment où les interrogations commençaient à fuser en ce qui concerne la position du Qatar face à la récente crise diplomatique entre Ankara et Washington, la réponse des autorités de Doha n’a pas tardé. L’Émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, vient de se rendre en personne en Turquie pour rencontrer son allié le président Recep Tayyip Erdogan.

Une visite de « travail »

L’information vient de tomber ce matin. Selon l’agence officielle du Qatar (QNA), Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani est parti en Turquie mercredi pour rencontrer son allié le président Recep Tayyip Erdogan. Ce signe de soutien de Doha à Ankara intervient au moment où cette dernière fait face à des difficultés financières en pleine crise diplomatique avec Washington. Annonçant qu’il s’agit d’une visite de travail, les médias officiels du Qatar ont affirmé que l’émir « discutera avec le président turc des relations bilatérales et des moyens de renforcer la coopération stratégique entre les deux pays dans divers domaines ».

Le soutien du Qatar intervient quelques mois seulement après le soutien considérable apporté par la Turquie à Doha depuis le déclenchement de sa crise diplomatique avec ses voisins du Golfe et notamment l’Arabie Saoudite. Entretenant des relations solides avec la Turquie mais également avec les États-Unis, le Qatar a donc fait le choix de soutenir son voisin mais sans pour autant frustrer son allié américain.

Le soutien du Qatar a été aussi de détail chez le peuple et les hommes d’affaires issus de cet émirat. En effet, des partisans de la Turquie au Qatar ont lancé une campagne pour convertir leurs riyals qataris en livres afin de soutenir la monnaie turque depuis quelques jours. De nombreux investisseurs du Qatar sont fortement liés à l’économie turque et pourraient être menacés par une crise économique en Turquie.

Pour rappel, la Turquie passe par une crise financière renforcée par sa crise diplomatique avec les États-Unis notamment à propos de la détention d’un pasteur américain. Un tribunal turc a rejeté mercredi un nouvel appel du pasteur Andrew Brunson demandant la levée de son assignation à résidence et de son interdiction de quitter le territoire.

De son côté, le président turc a déjà annoncé plusieurs mesures pour riposter contre les nouvelles impositions américaines frappant les produits turcs. Appelant au boycott des produits électroniques américains, le président, fraichement élu pour un nouveau mandat, vient d’annoncer une hausse considérable des taxes imposées à certains produits d’origine américaine.