Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a lancé, mardi 30 janvier, un appel à l’unité à l’occasion de son premier discours sur l’état de l’Union.

Le rituel du discours sur l’Etat de l’union est un moment de célébration de l’Amérique, de sa grandeur, de son unité et de sa force. À cet exercice, évidemment Trump est à son meilleur. Mais comme on le sait depuis Mac Luhan : si le messager n’est pas crédible ; le message ne peut être convaincant. Trump joue la comédie quand il joue les rassembleurs car il n’est pas crédible.

Il crée la polémique tous les jours par ses tweets incendiaires qui n’épargnent personne et qui ont fait de lui une persona non grata au Royaume Uni par exemple où il a renoncé d’aller suite à des tweets d’extrême droite qu’il a retweeté et aussi du fait des attaques racistes proférées contre le maire de Londres d’origine indo-pakistanaise.

Trump a beau s’auto-attribuer tous les succès économiques : baisse du taux de chômage, création record d’emplois, envolée de la bourse etc…il ne fera jamais l’unanimité. Parce qu’il ne dit pas toujours la vérité : en effet sa réduction massive des impôts sur les sociétés favorisent les plus riches et non tous les citoyens américains comme il l’affirme.

Elle va certainement pousser les investisseurs à choisir l’Amérique et ceux qui avaient délocalisé leurs activités à revenir au bercail. Au moins jusqu’à un certain point.

En se retirant de la COP 21, Trump va aussi booster la production d’énergie fossile et par l’utilisation du gaz de schiste, les forages offshore, les constructions de pipeline dans des zones écologiques naguère protégées etc. Son ambition d’investir dans les infrastructures vieillissantes de son pays(environ 1500 milliards de dollars) est à saluer. Obama avait engagé le chantier.

L’Amérique est la première économie mondiale et a encore des potentialités énormes dans tous les domaines. Son leadership dans la nouvelle économie numérique le montre à suffisance ; même si elle traine le Japon dans les nanotechnologies et la robotique en général.

Pourtant aussi puissante soit-elle, l’Amérique ne peut se passer du reste du monde. Elle a besoin de partenaires, de capitaux, de cerveaux et de main-d’œuvre. Elle doit beaucoup d’argent à la Chine. Cette dette massive des Etats-Unis est le talon d’Achille de ce géant fragilisé.

Trump le candidat en parlait beaucoup ; le président est peu loquace sur le sujet. Il fait quelques attaques verbales de temps en temps contre Pékin mais ne va jamais trop loin. Son action peu réfléchie sur la scène internationale a ouvert grandement les portes du leadership mondial à la Chine et à la Russie.

La voix de l’Amérique ne porte plus comme auparavant car le porte-parole est loin d’être au-dessus de tout soupçon. Il est même plus que soupçonné de misogynie et de racisme. Il n’est décidément pas le héros américain sans tâche des films hollywoodiens de la grande époque.