Vladimir Poutine estime que le sommet de Sotchi a ouvert une nouvelle page des relations entre la Russie et l’Afrique.

Les rideaux sont tombés sur le sommet Russie-Afrique qui a réuni autour de Poutine, près d’une cinquantaine de chefs d’État africains. Ce fut le début d’un retour en force des Russes dans le continent africain.

À noter qu’à l’époque de la décolonisation, l’ex-Union soviétique avait joué un grand rôle auprès des mouvements de libération en les soutenant aussi bien sur le théâtre des opérations que dans les instances internationales. Elle leur avait fourni Kalachnikovs et cocktails Molotov pour faire face aux forces impérialistes d’occupation.

Ainsi, le MPLA (Angola), le PAIGC (Guinée Bissau et Îles du Cap Vert), l’ANC (Afrique du Sud), la ZANU (Zimbabwe), etc…sont autant de mouvements de lutte jadis soutenus par l’ex-URSS. Avec la fin de la Guerre Froide et la dislocation du bloc de l’Est dont l’ex-URSS constituait le pivot. La Russie, héritière de l’ancien empire communiste a fait profil bas en se retirant de la quasi-totalité de ses zones d’influence d’antan.

Aujourd’hui, plus que jamais, la Russie tente de revenir dans un continent où son appui avait été bien ressenti par les peuples combattants. En lançant le sommet Russie-Afrique, qui se tiendra désormais une fois tous les trois ans, alternativement en Russie et dans le continent, le pays de Poutine cherche indiscutablement à faire de sa coopération avec l’Afrique, un axe stratégique. Sa présence militaire en République Centrafricaine est un prélude à une nouvelle offensive qui la repositionnera au cœur du continent africain.

Fidèle en amitié 

Les analystes politiques observent que la Russie est moins exigeante que les autres puissances, qui conditionnent souvent leurs aides à l’adoption de règles démocratiques et de bonne gouvernance.

Sa fidélité en amitié est légendaire. Tout le monde a dû constater que le soutien inconditionnel de la Russie au régime dictatorial de Bashar Al-Assad a été déterminant pour le maintien au pouvoir d’un homme qui était déjà considéré comme définitivement enterré. Son soutien au régime de Mouammar Khadhafi n’a jamais fait défaut jusqu’aux derniers moments de la vie du Guide de la révolution verte.

Sur le plan économique, la Russie qui est un pays manufacturier pourrait être d’un grand apport pour une Afrique en phase de construction. Ce partenariat naissant entre la Russie et l’Afrique augure d’une nouvelle dynamique géostratégique qui pourrait impulser un certain équilibre dans les relations internationales et constituer un facteur de régulation dans la géopolitique internationale.

Sur le plan culturel et scientifique, l’Université d’amitié des peuples Patrice Lumumba, créée en 1960 par l’URSS, fut un creuset de savoir incontestable, qui aura grandement contribué à la formation de l’élite africaine des premières années d’indépendance.

Au-delà du ballet des chefs d’État, le sommet Russie-Afrique représente un immense espoir pour les populations africaines qui aspirent à un partenariat win-win où l’Afrique cessera d’être traitée comme une simple vache laitière.