Le commissaire de l’Union africaine pour la Paix et la sécurité, Smaïl Chergui.

Le commissaire de l’Union africaine pour la Paix et la Sécurité Smaïl Chergui a déploré lundi le « terrorisme en progression » dans le Sahel. Il a appelé à combiner la réponse militaire à une lutte contre ses causes profondes, notamment économiques et politiques.

Smaïl Chergui a fait ces déclarations lors d’une conférence de presse à Addis-Abeba, où l’Union africaine s’était réunie en sommet les 10 et 11 février. Selon lui, le Sahel connaît une « situation sans précédent » en matière de défi sécuritaire. Le commissaire de l’Union africaine pour la Paix et la Sécurité a notamment évoqué le cas du Burkina Faso, confronté « presque quotidiennement à des attaques criminelles et terroristes ».

Selon Smaïl Chergui, la combinaison des attaques avec des conflits interethniques ainsi que des conflits entre communautés pastorales et agricoles « entraîne un niveau sans précédent de violence ».

« Il ne faut pas uniquement une réponse militaire et sécuritaire, il faut aussi s’assurer que personne n’est laissé pour compte en terme de développement, d’engagement politique et de justice », a-t-il souligné, assurant qu’il faut « donner des emplois aux jeunes quand c’est possible ».

Les déclarations de Smaïl Chergui rejoignent l’engagement du nouveau président en exercice de l’UA, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, qui a appelé dimanche lors de sa prise de fonctions à lutter contre les « causes du terrorisme ».

Le commissaire de l’Union africaine pour la Paix et la Sécurité a par ailleurs regretté les difficultés de financement de la force G5 Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), qui n’a encore jamais été au contact des terroristes. « Les troupes sont prêtes, mais ce sont les équipements qui manquent », a-t-il assuré.