Le président américain Donald Trump s’est montré très confiant mercredi sur la spectaculaire amorce de dialogue avec la Corée du Nord, mais a prévenu qu’il n’hésiterait pas à abandonner la rencontre inédite prévue avec son dirigeant, Kim Jong Un, si elle n’était pas « fructueuse ».
« Une voie prometteuse est ouverte pour la Corée du Nord si elle accomplit une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible. Si je pense que cette rencontre ne sera pas fructueuse, nous n’allons pas nous y rendre. Je la quitterai respectueusement », a affirmé le président américain. Il s’exprimait depuis Mar-a-Lago, sa luxueuse résidence de Floride, lors d’une conférence de presse conjointe avec son invité, le Premier ministre japonais Shinzo Abe.
Autre acteur clé du dossier nord-coréen, ce dernier s’est retrouvé en partie éclipsé depuis la détente amorcée entre Séoul et Pyongyang en février, puis l’annonce choc de Donald Trump le 8 mars qu’il acceptait une invitation à rencontrer Kim Jong Un.
« La situation autour de la Corée du Nord, après la décision décisive du président Trump sur le premier sommet USA-Corée du Nord, est à un tournant historique », a souligné Shinzo Abe.
S’affichant en “amis”, les deux dirigeants ont passé deux jours à Mar-a-Lago, avec au menu des entretiens politiques mais aussi des moments de détente dont une partie de golf, une passion commune. Donald Trump s’était plus tôt mercredi félicité des résultats d’une rencontre secrète du chef de la CIA avec Kim Jong Un à Pyongyang.
Mike Pompeo, l’un des responsables les plus proches du président américain, s’est rendu dans la capitale nord-coréenne pendant le week-end de Pâques.
La visite de Pompeo à Pyongyang marque une soudaine accélération des préparatifs en vue du sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong Un qui, selon le président américain, doit avoir lieu autour de début juin.
Pressenti pour devenir secrétaire d’État, Mike Pompeo devrait continuer à se charger de ce dossier dans ses nouvelles fonctions, s’il est confirmé par le Sénat dans les jours qui viennent.
Traité de paix
Ce nouveau contexte a débouché sur une floraison d’initiatives diplomatiques impensables il y a encore quelques mois.
Séoul a ainsi annoncé mercredi étudier des pistes pour un éventuel traité de paix avec le Nord. Les combats sur la péninsule coréenne avaient pris fin en 1953 à la suite d’un armistice mais aucun traité de paix n’a été signé, si bien que les deux Corées sont toujours techniquement en guerre. La zone démilitarisée qui divise la péninsule est hérissée de mines et de fortifications.
Le troisième sommet inter-coréen depuis la fin de la guerre, prévu le 27 avril, pourrait être l’occasion d’aborder la question d’une déclaration officielle pour clore le conflit sur la péninsule.
Pyongyang et Séoul revendiquent tous deux la souveraineté sur la péninsule toute entière. Un traité pourrait vouloir dire que les deux Corées se reconnaissent l’une l’autre.
Renoncer aux ambitions atomiques
Le Nord demanderait probablement le retrait des soldats américains déployés sur la péninsule. Le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale, Chung Eui-yong, a lui déclaré mercredi que Séoul et Washington voulaient que Pyongyang renonce à ses ambitions atomiques.
Les moments clé du sommet inter-coréen, dont la première poignée de main entre M. Kim et Moon, seront diffusés en direct à la télévision, a annoncé Séoul mercredi après une réunion de travail entre les deux parties mercredi.
Mais le monde a déjà les yeux braqués sur le face-à-face qui se dessine entre Donald Trump et Kim Jong Un. Il aura lieu début juin ou peut-être un peu avant, avait précisé le président américain mardi.