Le président Trump a allumé un véritable brasier politique dans son propre pays, non seulement en remettant en cause, encore une fois, l’implication de la Russie dans la tentative de manipuler les élections américaines en 2016.
Mais en affirmant, en public, devant Poutine, qu’il croyait aux dénégations du président russe. Et donc non à ses propres services comme le FBI et la CIA qui ont fourni des preuves solides ayant conduit à l’inculpation de 12 militaires russes.
Depuis cette déclaration choquante pour la classe politique américaine, pouvoir et opposition confondus, le feu de brousse politique fait des ravages à Washington. Les démocrates traitent Trump de tous les noms et de grands responsables républicains en font autant. Tout le monde prend fait et cause pour les services contre le président.
La presse qui avait été présentée comme « un ennemi du peuple » par Trump hier, s’en donne à cœur joie et multiplient les débats sur le sujet. CNN a mis en exergue la déclaration du ministre allemand des Affaires étrangères qui affirme qu’« on ne peut plus avoir une confiance absolue en la Maison Blanche ».
On le voit, le débat est aussi international car les anciens « pays de l’Est » comme la Pologne, l’Ukraine voire les pays baltes sont inquiets par rapport à l’attitude du président Trump qui n’a dit que du bien de Poutine. Ce dernier, pour la première fois a dit publiquement qu’il « souhaitait la victoire de Trump en 2016 ». Helsinki a été comme une lune de miel entre Poutine et Trump.
Le problème est que pour les USA, Poutine est une adversaire voire un ennemi qui agresse ses voisins qui sont ses alliés. Qui ne respecte pas la démocratie telle que mise sur un piédestal par l’Occident et qui cherche à pirater les systèmes informatiques de certains pays pour miner leur système démocratique.
Les propos de Trump ont donc naturellement soulevé un tollé car, de mémoire d’américain personne n’avait encore vu un président américain se mettre du côté de l’ennemi russe contre ses propres services. Il s’y ajoute que les preuves exhibées par Robert Mueller pour justifier les inculpations des 12 russes, sont accablantes. Les détails sont impressionnants et la rigueur des investigations saluée par tous, républicains et démocrates confondus. Seul Trump est en porte à faux.
Ce qui est incompréhensible et a poussé un journaliste à poser la question à Poutine de savoir « s’il avait une information sur Trump qui pourrait lui causer un grand dommage ». Poutine a botté en touche, comme on dit.
Certainement informé de la situation politique difficile qui l’attend à Washington, Trump a tweeté de « Air Force One », dans lequel il est en ce moment où ces lignes sont écrites, pour dire qu’« il a une grande confiance en ces services, mais qu’il ne faut pas revenir au passé ». Ce n’est pas avec de telles déclarations qu’on éteint un incendie d’une telle ampleur.
Trump a habitué le monde à dire une chose, puis son contraire et se tirer d’affaire comme cela. Cette fois, il a vraiment baissé la garde ; il est allé trop loin.
La droite républicaine et aussi les démocrates ne sont pas prêts à considérer Poutine comme un ami des USA. Les présidents Bush Jr et Obama avaient essayé de « reset » les relations bilatérales, sans succès.
Il y a eu les attaques contre la Géorgie, l’Ukraine, le tir de missile contre l’avion malaisien et l’invasion de la Crimée. Sans oublier l’intervention en Syrie en faveur de Bachar al Assad. Et les tentatives de piratages informatiques contre les démocrates lors des élections américaines de 2016.
Trump accepte pour argent comptant les paroles de Poutine. Ses propres services mettent sur la table des preuves irréfutables. Il choisit de croire Poutine.
Vous avez dit « SHOCKING» ?