Des informations recueillies par le Bureau des droits de l’homme de l’ONU et la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL) dénonce une situation critique des prisons libyennes.

La situation en Libye est de plus en plus critique. N’arrivant toujours pas à rétablir l’ordre des choses dans le pays l’ONU vient de publier un rapport critique sur la situation des droits de l’homme dans les prisons du pays. Gérés par des milices armées, la pratique de la torture est devenue monnaie courante dans certaines de ces prisons.

L’Organisation des Nations Unis (ONU) vient de tirer la sonnette d’alarme sur la situation des droits de l’homme dans les prisons libyennes. Dans un rapport appelant à l’intervention des autorités libyennes pour mettre fin à cette situation, l’Organisation a décrit plusieurs cas de torture dans des geôles sous le contrôle des milices armées.

Mauvais traitement

« Des milliers d’hommes, de femmes et des enfants sont détenus dans des conditions horribles en Libye par des groupes armés qui leur font subir des tortures et autres mauvais traitements », affirme un rapport de l’ONU publié mardi. Le rapport, se basant sur des informations délivrées par le Bureau des droits de l’Homme de l’ONU et la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), fait état d’une généralisation de la détention prolongée et arbitraire et des violations systématiques des droits de l’Homme en détention dans ce pays d’Afrique du Nord.

Selon le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad al-Hussein, « ce rapport met à nu non seulement les abus indicibles et les violations que subissent des Libyens privés de leur liberté, mais aussi l’horreur et l’arbitraire de telles détentions ». Et si aucune statistique officielle n’est disponible, pas moins de 7000 personnes croupissent dans les prisons aujourd’hui selon plusieurs observateurs.

Le chaos généralisé

Sombrant dans le chaos depuis la chute du guide Mouammar Kadhafi, la Libye ne s’en sort toujours pas sept années après l’intervention étrangère. Prenant le contrôle au niveau de plusieurs régions du pays, des groupes armés font la loi dans les rues de certaines villes libyennes. Échappant au contrôle de l’État, ces fractions armées gèrent leur propre prison. Le rapport décrit d’ailleurs comment ces groupes font subir aux personnes qu’ils arrêtent des actes de torture, les frappent avec des barres métalliques, leur assènent des coups sur la plante des pieds, les électrocutent et les brûlent avec des cigarettes.

Appelant les autorités libyennes à libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement, l’ONU a affirmé que les femmes ne sont pas à l’abri de ces pratiques. « Dans certaines prisons, les femmes sont obligées de se dévêtir pour subir des fouilles dans les parties intimes par des gardiens masculins ou sous le regard de fonctionnaires masculins », lit-on sur le rapport.