Emmanuel Macron avec son homologue, le président djiboutien Ismail Omar Guelleh.

Le président français Emmanuel Macron a vanté mardi au premier jour de sa tournée en Afrique de l’Est les partenariats « respectueux » proposés par son pays. La France veut se positionner dans cette région de l’Afrique face à l’influence chinoise grandissante.

À Djibouti, le président français a insisté sur la situation stratégique de cette ancienne colonie française, nichée à l’entrée de la mer Rouge sur une des routes maritimes les plus empruntées au monde.

L’enjeu pour la France est de conserver son influence dans un pays qui suscite les convoitises des grandes puissances, notamment de la Chine, qui y a ouvert en 2017 sa première base à l’étranger. Djibouti est situé le long de la route maritime censée permettre à la Chine de rejoindre l’Afrique et l’Europe par la mer de Chine et l’océan Indien, dans le cadre du projet de nouvelles routes de la Soie.

Cette initiative majeure a vu Pékin prêter des sommes importantes à plusieurs pays en développement d’Asie et d’Afrique pour améliorer leurs infrastructures et faciliter le commerce. À Djibouti, la Chine a notamment financé la construction de ports et d’une ligne ferroviaire jusqu’à Addis-Abeba.

Ce pays de la Corne de l’Afrique, qui abrite la plus importante base militaire française à l’étranger, est « le point d’entrée » de la région, selon Macron lors d’une conférence de presse avec son homologue, Ismaïl Omar Guelleh.

Des experts ont mis en garde ces pays sur leur capacité à rembourser leur dette à la Chine, mais ceux-ci considèrent cet endettement comme un pari sur l’avenir. « Je ne voudrais pas que des investissements internationaux viennent affaiblir la souveraineté de nos partenaires », a déclaré le président Macron, au sujet de cette présence chinoise. « Les entreprises (françaises) sont en mesure de proposer un partenariat respectueux », a-t-il prôné.

À la mi-journée, le chef de l’État français s’est envolé pour Lalibela, à 680 km au nord d’Addis-Abeba, où il a visité des églises rupestres du XIIIe siècle, classées par l’Unesco au patrimoine mondial, en compagnie notamment du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed. Des accords de coopération économique, à l’initiative du secteur privé, devraient être signés, selon le média d’État éthiopien Fana.

Mercredi matin, il devait rencontrer les dirigeants de l’Union africaine puis se rendra au Kenya, dernière étape de son voyage et première pour un président français, où il restera jusqu’à jeudi. Il y assistera au sommet pour le climat One Planet Summit et signera avec les dirigeants kényans des contrats d’une valeur de 3 milliards d’euros.