Le président Macky Sall a ouvert officiellement hier les discussions entre les protagonistes de la crise libyenne dans la ville nouvelle de Diamniadio.
Il a chaleureusement souhaité la bienvenue à ses hôtes et leur a rappelé qu’ils étaient chez eux au Sénégal, une terre africaine fraternelle. Il a mis l’accent sur le caractère exceptionnel de ses retrouvailles libres et ouvertes dont le seul but est de favoriser un dialogue direct, franc, inclusif et sincère entre citoyens libyens que l’histoire récente a éprouvés.
La présence remarquable de tous les « courants » à savoir les « pro-kadhafi » ou « groupe de septembre » et ceux qui s’opposent à eux « groupe de février », mais aussi les différentes factions tribales à savoir les Zentanes et les Walfalla de l’Est, de l’Ouest et du Centre, les tribus du Sud : Touarègues, Toubous et Béni-Slimane et les représentants des villes de Tripoli, Misrata et Benghazi.
Cette participation qui couvre l’ensemble du champ politique et social est déjà une grande victoire pour le Sénégal qui travaille, dans cette affaire, avec « la Fondation Brazzaville » dirigée par M.Jean-Yves Olivier et en synergie avec le président Denis Sassou Nguesso, facilitateur de l’Union Africaine pour le dossier libyen.
Le dialogue ouvert à Dakar va se poursuivre pendant deux autres jours sous la houlette du président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Moustapha Niasse, ancien ministre des Affaires Etrangères et envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la résolution de la crise politique en RD Congo et dans d’autres pays africains.
C’est le président Macky Sall qui a mis à contribution le président Niasse dont il a loué le savoir-faire diplomatique, la générosité, et l’engagement sincère pour la cause continentale. Il a estimé que son expérience serait très utile au service du peuple frère de Libye.
Le président Niasse s’est ensuite adressé aux acteurs politiques libyens pour les exhorter à s’inspirer des valeurs de la Oumma islamique et des enseignements du Saint Coran pour agir dans l’intérêt de leur peuple qui aspire à la paix.
Il a aussi rappelé l’engagement historique de la Libye dans les luttes panafricanistes, toujours en faveur du respect des droits inaliénables des peuples d’Afrique. C’est pour quoi aider, en retour la Libye pour qu’elle retrouve la paix et la concorde entre ses fils, est un devoir exaltant.
Il a salué la présence active et pertinente du ministre Sidiki Kaba, ministre des Affaires Étrangères du Sénégal dont le background avait déjà été mis en relief par le chef de l’État sénégalais.
La diplomatie sénégalaise joue ici dans un registre spécifique pour mettre ses hôtes dans les meilleures conditions pour qu’ils puissent dialoguer dans une ambiance propice au dépassement. Le président Niasse a mis à l’aise ses hôtes dans un discours marqué du sceau de la Teranga sénégalaise qui place ceux-ci(les hôtes) sur un piédestal.
Les applaudissements nourris qui ont ponctué les discours du chef de l’État sénégalais et du président de l’Assemblée nationale du Sénégal sont une première indication en ce qui concerne la disponibilité de tous ceux qui ont fait le déplacement en terre sénégalaise.
Assurément un pas fondamental est posé, il suscite l’espoir et c’est déjà beaucoup.