L’Algérie a apporté son soutien à l’Arabie saoudite dans le conflit diplomatique qui l’oppose au Canada depuis le 3 août 2018. Ce soutien a pris la forme d’un communiqué de presse rendu publique par le ministère algérien des Affaires étrangères.
« L’Algérie appelle à la nécessité, pour les pays, de recourir dans leurs relations extérieures aux principes du droit international et de la Charte de l’ONU, notamment dans leur volet relatif au respect de la souveraineté des pays et la non-ingérence dans leurs affaires internes », précise notamment le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, publié le 9 août, soit trois jours seulement après l’expulsion de l’ambassadeur canadien à Riyad.
L’Arabie Saoudite avait annoncé le 3 août dernier qu’elle avait décidé d’expulser l’ambassadeur du Canada à Riyad et de geler toute relation commerciale, en réplique aux critiques répétées d’Ottawa sur la répression des militants de droits de l’Homme. Par cette décision, les autorités saoudiennes avaient marqué un durcissement soudain des relations entre les deux pays.
« Profondes relations fraternelles »
Dans le communiqué de son ministère des Affaires étrangères, Alger dit suivre « avec préoccupation les répercussions de la crise que connaissent les relations entre le royaume d’Arabie Saoudite frère et le Canada » affirme la même source. La diplomatie algérienne en profite également pour rappeler les « profondes relations fraternelles unissant l’Algérie et le royaume d’Arabie saoudite frère ».
Selon des observateurs, les rapports en Alger et Riyad se sont aujourd’hui grandement adoucis. Lors de la mort du roi d’Arabie saoudite, Abdallah Ibn Abdelaziz Al Saoud, en janvier 2015, le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait par exemple décrété un deuil de trois jours sur le territoire national.
Rappelons que La colère des autorités saoudiennes a été provoquée par un communiqué publié sur Twitter par l’ambassade canadienne à Riyad. « Nous appelons les autorités saoudiennes à les libérer immédiatement ainsi que tous les autres activistes pacifiques des #droitsdelHomme » avait souligné ledit communiqué.
En effet, la cheffe de la diplomatie canadienne, Chrystia Freeland, s’était déjà dite « très alarmée d’apprendre l’emprisonnement de Samar Badaoui », une militante de l’égalité entre hommes et femmes, arrêtée la semaine dernière avec sa collègue Nassima al-Sadah. Samar Badaoui est la récipiendaire du Prix international du courage féminin 2012 décerné par le département d’État américain.
Elle a fait campagne pour la libération de son frère, Raef al-Badaoui, un blogueur dissident, et de Walid Abou al-Khair, son ancien mari. Citoyen saoudien, Raef al-Badaoui est emprisonné depuis 2012 en raison de propos tenus sur son blog. Il a été condamné en novembre 2014 à dix ans de prison et à 1.000 coups de fouet pour « insulte à l’islam ». L’épouse de Raef al-Badaoui, Ensaf Haidar, est installée au Québec depuis l’automne 2013 avec ses trois enfants.